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Emploi - Les missions locales inquiètes d'une baisse supplémentaire de leur financement

Les missions locales pourraient perdre davantage que le budget de 51 millions d'euros (soit 1.000 postes) accordés dans le cadre du plan de relance et que l'Etat a prévu de leur retirer. C'est ce qu'assure le Syndicat national des métiers de l'insertion (Synami) dans un communiqué du 10 mars 2011. Le syndicat fait le point région par région. Huit régions connaîtraient ainsi des baisses brutales dans le financement de l'Etat de l'ordre de 3 à 5%. L'Auvergne (- 5% environ), la Bourgogne (-4,7%), et le Nord-Pas-de-Calais (baisse annoncée de 5%) seraient dans ce cas. D'autres, une dizaine, ne "maintiennent leurs financements que parce que l'Etat va puiser dans le FIPJ (Fonds pour l'insertion professionnelle des jeunes)", précise le syndicat. Un fonds qui réduit comme une peau de chagrin : 20 millions d'euros contre 75 millions d'euros lors de sa mise en place en 2005. "Dans certaines missions locales, c'est une réduction dramatique qui se prépare, car ces chiffres ne sont qu'une moyenne", affirme le syndicat. Et de citer un exemple concret, celui de la mission locale de Rennes qui s'est mise en grève le 3 mars. "L'effet fin du plan de relance + baisse des subventions socles = moins neuf et moins deux postes, soit moins 11 postes sur 75 ! Alors qu'entre 2008 et 2010, le nombre de jeunes a augmenté de 40%." 

La circulaire de la discorde

Les syndicats sont aussi très remontés contre la circulaire n°2011-03 du 19 janvier 2011, qui modifie les conditions du conventionnement des missions locales pour la période de 2011 à 2013. La logique de subventionnement est abandonnée au profit du financement des dispositifs, "glissant ainsi vers une approche de marché public, c'est-à-dire restreinte à un financement de prestations", a expliqué le Synami. L'Union nationale des missions locales (UNML) a demandé un moratoire sur cette circulaire en attendant qu'elle soit renégociée avec l'ensemble des représentants du réseau des missions locales. Elle a proposé que les présidents des missions locales se basent sur la précédente circulaire pour réaliser leur négociation avec l'Etat. L'Union a aussi demandé que les crédits dédiés aux contrats d'autonomie, fortement critiqués, soient réaffectés pour mener des actions dans les quartiers prioritaires... De son côté, le Synami appelle à la mobilisation. Après la grève de la mission locale de Rennes, et le refus par les 17 présidents de missions locales de Bretagne de poursuivre les réunions avec les services de l'Etat, les missions locales d'Ile-de-France devraient suivre le 15 mars avec une action organisée par le Synami à l'occasion du passage du train de l'emploi à Paris. D'autres actions de ce type sont prévues jusqu'à début avril dans toute la France : Orléans, le 21 mars, Lille le 22, Clermont-Ferrand le 23.