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Emploi - 50% d'accès à l'emploi et 160.000 entrées en Civis : les nouveaux objectifs des missions locales

Pour 2011, l'Etat a réduit les objectifs des missions locales pour favoriser l'accompagnement des jeunes déjà présents dans leurs dispositifs. Il souhaite davantage évaluer le travail mené par les missions locales, par ailleurs reconnu comme pivot de l'accompagnement des jeunes. La circulaire n°2011-03 de la DGEFP (Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle) datée du 19 janvier 2011 fait le point sur les attentes du gouvernement en la matière. La circulaire est rédigée dans le cadre du reconventionnement des missions locales qui doit avoir lieu pour la période 2011-2013. Une reconduction que la DGEFP ne veut pas voir comme automatique, ni uniforme, ni mécanique. "Vous devez prendre en compte pour 2011 et les années suivantes, les éléments de contexte et de performance qui peuvent justifier annuellement une variation des dotations de chaque mission locale, tant en fonction des besoins que des résultats", détaille ainsi la note, qui conseille aux responsables d'utiliser les "outils de dialogue de gestion", qui ont été simplifiés et unifiés, pour comparer les activités et les performances des missions locales. Depuis le début des négociations autour du budget des missions locales, le gouvernement a insisté sur la nécessité d'évaluer ces structures et de fixer leur financement en fonction de leurs résultats. "C'est sur la base de ces indicateurs et données que je continuerai à signaler à votre attention les missions locales de votre région dont la performance me semble insuffisante", précise Bertrand Martinot, le délégué général à l'emploi et à la formation professionnelle, dans sa lettre.

160.000 entrées en Civis contre 200.000 en 2010

La circulaire donne également les objectifs à atteindre en matière de Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale). Ces contrats, qui ont été confiés aux missions locales en 2005, permettent à des jeunes de 16 à 25 ans de profiter d'un accompagnement spécifique, avec tuteur et allocation, durant un an (sachant que le contrat est renouvelable) pour construire leur projet d'insertion dans un emploi durable. L'objectif national pour 2011 est fixé à 50% d'accès à l'emploi, dont 40% à l'emploi durable, soit "le niveau atteint avant le retournement conjoncturel", détaille la circulaire qui incite les missions locales à privilégier des solutions en alternance (contrat d'apprentissage et contrat de professionnalisation). En 2011, les missions locales devront réaliser 160.000 entrées en Civis, contre 200.000 en 2010. Des objectifs réduits à la baisse, alors que le budget global des missions locales reste identique à 2010, mais en contrepartie de quoi la DGEFP a quelques exigences, concernant les jeunes déjà présents dans les dispositifs. "Je vous demande d'apporter une attention particulière aux moyens consacrés par les missions locales à ramener à zéro les effectifs de jeunes inscrits en Civis n'ayant pas fait l'objet d'une seule proposition dans les trois derniers mois, ainsi qu'aux durées moyennes passées en Civis", précise le délégué général. Au 30 juin 2010, 16% des jeunes présents en Civis n'avaient fait l'objet d'aucune proposition depuis trois mois ou plus, alors qu'ils n'étaient ni en situation d'emploi, ni en situation de formation. "Cette part doit impérativement tendre vers zéro et atteindre a minima l'objectif d'une baisse de dix points en 2011", peut-on lire dans la circulaire. Question moyens financiers, le budget reste donc le même en 2011 qu'en 2010, soit 258 millions d'euros (dont 179 pour les frais de fonctionnement et 55 pour le Civis), alors que le budget global de l'emploi a chuté de 5%. Enfin, la DGEFP précise que des réunions interrégionales, rassemblant des représentants nationaux des missions locales et des services de la DGEFP, doivent se tenir prochainement.