Aménagement numérique - Les maires ruraux demandent un "plan ENR2 pour l'égalité des chances"
Comme il l'a annoncé dans une interview récente à Localtis (lire notre article du 3 septembre 2010), Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), vient d'adresser un courrier au président de la République ce 9 septembre "pour solliciter l'équipement numérique de l'ensemble des écoles rurales". Il demande la mise en place d'un nouveau plan écoles numériques rurales (ENR) : "Un plan ENR2 pour l'égalité des chances". Destiné à l'origine à 5.000 communes, puis étendu à 6.700 à la demande de l'association, le plan ENR a enregistré plus de 8.000 candidatures (lire nos articles ci-contre). "Il est indispensable d'accompagner les communes rurales sur ce dossier essentiel pour l'avenir de nos territoires", écrit le président de l'AMRF. "Malgré la faiblesse de leur budget, les maires avaient mobilisé les crédits nécessaires pour assurer le complément du financement de ces équipements. Ils avaient ainsi participé à la lutte contre la fracture numérique des territoires", explique Vanik Berberian. Selon lui, plusieurs événements justifient cette demande : en décembre, les présidents de la commission du grand emprunt ont mis l'accent dans leurs recommandations sur le développement en matière d'e-éducation ; le rapport du député Jean-Michel Fourgous remis au Premier ministre le 15 février présente le numérique à l'école comme "une exigence d'aujourd'hui" ; la circulaire de rentrée du ministère de l'Education nationale, publiée en mars, a retenu parmi ses principes directeurs l'accélération du développement du numérique à l'école ; enfin, au mois d'avril, le Haut Conseil de l'éducation a recommandé à son tour une extension du plan ENR, avec équipement prioritaire d'un niveau de classes (le CM2).
"Aujourd'hui, les maires ruraux sont toujours en attente. Pourtant, les conditions à l'origine du plan ENR restent les mêmes : les communes rurales et leurs écoles ont besoin de soutien", plaide l'AMRF. "Si les dépenses d'équipement et de fonctionnement des écoles primaires sont une compétence communale, les investissements numériques refondent singulièrement la pédagogie, or le financement de l'enseignement est de la responsabilité de l'Etat", justifie Vanick Berberian. Et de poursuivre : "Les 67 millions d'euros du plan ENR n'ont représenté que 0,28% des 24 milliards du plan de relance." "Equiper la totalité des 25.000 écoles publiques des communes de moins de 2.000 habitants du plan ENR représenterait un budget de 250 millions d'euros (dont une partie est déjà couverte par les 67 millions d'euros du plan ENR issu du plan de relance). Ce montant équivaut à 0,4% à peine du budget de l'Education 2010 (environ 60 milliards d'euros pour le pays). Bien peu au regard de ce que représente cet investissement pour l'avenir", estime-t-il.
L'AMRF appelle donc les maires à se mobiliser pour appuyer sa démarche et à lui signaler leur intention de candidater à un nouveau plan ENR. Un formulaire à faxer ou à envoyer électroniquement à l'AMRF est disponible sur le site internet de l'association.
Catherine Ficat