TICE - 17 millions supplémentaires pour les écoles numériques rurales
"Depuis 1908 et la venue d'un secrétaire d'Etat aux Beaux Arts pour fêter le centenaire de la naissance de Honoré Daumier, c'est la première fois que Valmondois reçoit deux ministres en visite officielle", s'est réjouie Noëlle Lenoir, le maire de cette commune de 1.258 habitants du Val-d'Oise, en accueillant le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, et son collègue au plan de relance, Patrick Devedjian. Aux côtés du caricaturiste, la commune s'enorgueillit aussi de compter dans son cimetière le grammairien Louis-Nicolas Bescherelle et l'académicien Georges Duhamel. De l'école de Bescherelle à celle du XXIe siècle, il n'y avait qu'un pas numérique à franchir : l'école de la commune (118 élèves, 5 classes de la petite section au cour moyen deuxième année) bénéficie d'une aide de l'Etat en équipement pour une classe mobile de 12 ordinateurs portables et un tableau blanc interactif, depuis septembre dernier. C'est donc ce village rural mais encore francilien que les ministres ont choisi pour confirmer "un redéploiement de crédit" de 17 millions d'euros sur le plan Ecole numérique rurale (ENR) dans le cadre du plan de relance. Ce redéploiement doit "répondre à tous les projets en attente au-delà des 5.000 prévus initialement", a déclaré Patrick Devedjian. Dans le Val-d'Oise, 20 écoles ont ainsi été équipées, ou sont en passe de l'être, sur l'enveloppe initiale de 50 millions d'euros prévue pour doter les écoles des bourgs de moins de 2.000 habitants qui en ont fait la demande. La rallonge devrait permettre de satisfaire les cinq écoles valdoisiennes encore en attente. Et au niveau national, "8.500 projets se sont manifestés. Compte tenu de cette affluence de demandes, nous avons obtenu du Premier ministre un redéploiement de crédits pour y faire face", a expliqué Luc Chatel.
Dès la demande de cette rallonge fin octobre, l'Association des maires ruraux de France (AMRF) avait pourtant jugé immédiatement la somme "insuffisante" pour répondre à tous les dossiers déposés dans les délais au niveau national. Interrogé sur cette question, Patrick Devedjian a rappelé que ce plan vise "à aider les petites communes qui n'ont pas les moyens. Certaines collectivités sont riches et peuvent faire le choix d'équiper leurs établissements scolaires. C'est ce que nous avons fait dans les Hauts-de-Seine". Quant au ministre de l'Education, il a insisté sur la vision globale d'un futur plan en préparation, devant Jean-Michel Fourgous, chargé d'une mission parlementaire sur les TICE. "Alors que la France est 24e sur 27 pays européens pour l'usage des nouvelles technologies à l'école, les équipements, c'est bien, mais il faut aussi des ressources numériques pour la pédagogie et un plan de formation des enseignants sans précédents", a-t-il répété. Le député-maire d'Elancourt devrait remettre son rapport sur le sujet début 2010. D'ici là, peut-être quelques subsides viendront-ils encore du grand emprunt national : 4 milliards sont fléchés pour la société numérique, dont probablement 2 pour le déploiement du très haut débit. Les arbitrages présidentiels devraient être dévoilés cette semaine. Les services TIC de l'Education nationale n'espèrent plus grand-chose une fois qu'auront été servis les projets de l'e-santé et de l'e-administration.
Luc Derriano/ EVS