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Personnes âgées - Les établissements entièrement dédiés aux malades d'Alzheimer restent peu nombreux

Dans la dernière livraison de sa Lettre de l'Observatoire, la fondation Médéric-Alzheimer présente les résultats d'une étude inédite sur les établissements d'hébergement entièrement dédiés aux personnes atteintes de cette maladie et des troubles apparentés. L'étude renvoie à un débat déjà ancien entre la banalisation de l'accueil des malades dans des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) traditionnels et la prise en charge dans des établissements dédiés.

Environ 1% de la capacité totale

Les résultats montrent que la première solution l'a très largement emporté, même si l'accueil se fait de plus en plus au sein d'unités dédiées dans les Ehpad ordinaires. Elle recense en effet 134 établissements médicosociaux entièrement dédiés, avec une capacité moyenne de 52 places, soit un total d'environ 7.000 places. Ces chiffres représentent à peu près 1,2% de la capacité totale d'hébergement en Ehpad.
Ces établissements dédiés sont très majoritairement des Ehpad (121, soit 90% du total). S'y ajoutent sept unités de soins de longue durée (USLD) et six petites unités de vie non Ehpad. En termes de statut, ces structures dédiées relèvent essentiellement du secteur privé (81%, dont 40% pour le secteur privé lucratif). De même, la très grande majorité d'entre elles (78%) ont été conçues dès l'origine pour accueillir de façon exclusive des personnes âgées. Il s'agit en outre de structures récentes, puisque la moitié d'entre elles ont été créées après 1999.
La fondation a adressé à ces établissements un questionnaire que près des trois quarts ont retourné. Il apporte de nombreux enseignements. Ainsi, les critères d'admission les plus souvent cités sont les troubles du comportement dits "productifs" (agitation, cris, agressivité, déambulation...), cités parmi les trois premiers critères par 83% des répondants. Viennent ensuite le risque de fugue (65%), la préservation des capacités motrices existantes (51%) et celle des capacités intellectuelles existantes (47%). Malgré la situation des personnes accueillies, 70% des répondants disent avoir recueilli les préférences du futur résident en parlant directement avec lui. Par ailleurs, 95% en ont parlé avec la famille ou les proches et 31% avec les aidants professionnels.

Des établissements bien insérés dans les réseaux

En termes d'encadrement, les personnels les plus présents dans ces établissements sont les aides-soignants (en moyenne, 11 équivalents temps plein), les agents de service (8,6 ETP), les aides médico-psychologiques (4,8), les assistants de soins en gérontologie (3,8), les infirmiers (3,4), les animateurs (1,1), les cadres de santé (1,0), les médecins salariés (1,0), les psychomotriciens (0,7), les kinésithérapeutes (0,6)... Ces personnels ont bénéficié de formations dédiées pour prendre en charge le profil des personnes accueillies.
L'étude montre aussi que ces établissements proposent de nombreuses activités aux résidents, que celles-ci soient festives, physiques, musicales ou visant à stimuler la mémoire ou les capacités cognitives. Ils ne sont pas non plus isolés et développent au contraire de nombreux partenariats avec des acteurs extérieurs : réseaux de soins palliatifs, filières gériatriques, équipes psychiatriques, services d'hospitalisation à domicile, associations de bénévoles...
Enfin, 79% des établissements organisent des séances d'information pour les familles, tandis que 59% associent systématiquement les aidants familiaux à la définition du projet de vie des personnes accueillies et que 36% le font au cas par cas.

 

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