Emploi - Les emplois d'avenir passent le cap de l'Assemblée
L'Assemblée nationale a adopté le 12 septembre 2012 le projet de loi créant les emplois d'avenir. Les députés de gauche ont voté cette mesure, ceux de l'UMP ont voté contre, tandis que les centristes se sont abstenus. Le dispositif doit permettre de créer d'ici 2014 150.000 emplois d'avenir, subventionnés par l'Etat et réservés aux jeunes de 16 à 25 ans sans qualification vivant dans des zones urbaines ou rurales défavorisées. Un dispositif qui coûtera en rythme de croisière 1,5 milliard d'euros par an. 18.000 emplois d'avenir seront réservés aux étudiants boursiers qui se destinent à être professeur. Au cours des débats, le gouvernement et le PS ont accepté d'ouvrir ces "emplois d'avenir professeur" aux établissements scolaires privés, l'opposition ayant vivement critiqué leur exclusion du dispositif. Ces emplois, qui seront réservés aux étudiants dont le niveau est compris entre la deuxième année de licence et la première année de master, issus des zones défavorisées, seront exercés au maximum à mi-temps pour permettre aux jeunes de poursuivre leurs études. D'après les précisions données par le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, "il n'y aura jamais de remplacement de professeur par un jeune en emploi d'avenir." Le ciblage des emplois d'avenir avait également créé la polémique, certains, comme Jean-Frédéric Poisson, député des Yvelines, dénonçant le caractère discriminant du dispositif. Finalement, cette priorité donnée aux zones défavorisées, urbaines et rurales, reste inscrite dans le texte. "Ce sera ouvert à tous mais il y a une priorité pour les endroits qui en ont le plus besoin", a ainsi souligné Michel Sapin, ministre de l'Emploi. Les amendements concernant l'accompagnement et la formation n'ont pas non plus reçu de réponse favorable. Le Front de Gauche proposait ainsi 400 heures de formation obligatoire par an, tandis qu'un amendement centriste proposait 10 heures de formation par semaine. Autre amendement rejeté : celui du député FN Gilbert Collard, qui visait à réserver les emplois d'avenir en priorité aux jeunes de nationalité française. Le texte doit maintenant passer entre les mains des sénateurs fin septembre avant d'être définitivement adopté.