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Formation - Les écoles de la deuxième chance sont financées à 36% par les régions

Les écoles de la deuxième chance (E2C) sont majoritairement financées par les régions, a expliqué Alexandre Schajer, président du Réseau des écoles de la deuxième chance à l'occasion du colloque "Jeunes et entreprises, un avenir commun", le 27 octobre à Paris. L'apport des régions est en effet de 36%, "sans oublier que ce sont les conseils régionaux qui financent l'indemnité pour les jeunes à hauteur d'environ 350 euros", a encore détaillé M. Schajer. L'Etat assume environ 20% du coût du dispositif, le fonds social européen de 18 à 20%, les villes et conseils généraux entre 5 et 15% et la taxe d'apprentissage entre 5 et 6%. Les écoles peuvent également bénéficier du soutien de l'Agence nationale pour la cohésion et l'égalité des chances. Le coût moyen de la formation (gratuite pour les élèves) est de 7.500 euros par jeune.
Ces écoles, dont la première a été créé en 1997 à Marseille, sont issues des principes contenus dans le livre blanc "Enseigner et apprendre – vers la société cognitive", publié en 1995 à l'initiative d'Edith Cresson, alors commissaire européen chargée de la Science, de la Recherche et du Développement. Elles s'adressent aux jeunes de 18 à 25 ans sortis du système scolaire sans diplôme, sans qualification et sans emploi, "sans autre critère que leur motivation", pour une formation de huit à dix mois en alternance (la durée varie selon l'élève). "La pédagogie est fondée sur l'individualisation et l'apprentissage de l'autonomie", a complété Olivier Jospin, président de la conférence des présidents des E2C. L'objectif est que les élèves parviennent à la maîtrise des savoirs de base tout en suivant des stages dans des entreprises de la région. Celles-ci sont associées dès le début du parcours à l'effort de formation professionnelle.

59% de sorties "positives"

A l'entrée dans ces écoles, en 2009, 52% des élèves étaient des jeunes femmes, la moyenne d'âge était de 20 ans, 93% des élèves n'avaient pas validé de formation type certificat d'aptitude professionnelle ou brevet d'étude professionnelle, 44% venaient de quartiers relevant de la politique de la ville, 21% étaient demandeurs d'emploi depuis plus d'un an. Toujours en 2009, il y avait 59% de "sorties positives" pour ces jeunes, selon Olivier Jospin :  22% étaient en formation, 22% à l'emploi, 11% en alternance et 4% en contrat aidé. Selon Alexandre Schajer, parmi les 41% de "sorties négatives" dans l'immédiat, la moitié s'est trouvée six mois plus tard soit en emploi, soit en formation.
Fin septembre 2010, le réseau des E2C compte 24 écoles sur 63 sites, dans 14 régions et 33 départements, ce qui représente 7.800 jeunes en formation. L'objectif est d'atteindre 11.000 à 12.000 élèves l'an prochain. Des projets d'ouverture sont "à l'étude" dans plus d'une vingtaine de villes. Enfin, le réseau est entré en 2009 dans un processus de labellisation "ouvert à tout établissement ou organisme de formation souhaitant créer une E2C" (lire ci-contre nos articles concernant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Ile-de-France).

 

Catherine Ficat