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Europe - Les défis de la nouvelle présidente du Comité des régions

C'est une première en Europe : à ce jour, l'Italienne Mercedes Bresso est l'unique femme à prendre la tête d'une institution européenne. A 65 ans, elle a été élue présidente du Comité des régions (CdR) qui vient de renouveler ses 344 membres. Jean-Louis Destans (président du conseil général de l'Eure, PS) a pour sa part été reconduit à la tête de la délégation française composée de 24 membres.

Membre du CdR depuis 2004, Mercedes Bresso s'y est déjà beaucoup investie. C’est ainsi qu’elle renonce à son mandat de députée européenne en 2004 pour devenir présidente de la région du Piémont en 2005 et diriger, dès 2006, le groupe PSE (socialiste) du CdR. Deux enjeux devraient marquer son mandat : la lutte contre le réchauffement climatique avec le suivi de la conférence de Copenhague mais aussi la mise en œuvre de l’initiative citoyenne. Une mission importante prévue par le traité de Lisbonne car "les régions peuvent, selon la présidente, jouer un rôle initiateur, vecteur et fédérateur". Un constat que l’Italienne a immédiatement mis à profit puisque le CdR a publié, lors de la plénière du 10 février, trois projets d’avis portant sur l’emploi des jeunes et plaçant les régions au cœur de la politique européenne. Autre enjeu de taille : la mise en œuvre du traité de Lisbonne qui permet, pour Mercedes Bresso, "l’instauration d’un nouvel objectif de cohésion territoriale […] alors que des velléités de renationalisation de la politique régionale font surface dans le débat". Un sujet qui préoccupe les élus locaux et régionaux, comme en témoigne le récent avis rendu par Flo Culas, sur les aides régionales européennes, mais aussi le rapport de Michael Schneider à paraître en avril. S’appuyant sur ces documents, Mercedes Bresso pourra défendre les intérêts régionaux auprès de Bruxelles lors de la semaine européenne des régions et des villes en octobre 2010. En outre, le traité de Lisbonne ouvre la possibilité au CdR de saisir la Cour de justice européenne, notamment s’il estime que le principe de subsidiarité n’est pas respecté. Une prérogative dont la présidente ne compte pas abuser car elle souhaite avant tout "une implication partenariale des collectivités territoriales". Plus près encore des Européens, elle veut élargir la consultation citoyenne, notamment par le biais de forums. Enfin, la communication décentralisée, c’est-à-dire en dehors de Bruxelles, fait partie des priorités de la nouvelle présidente. Elle pourra en débattre lors du forum "Communiquer l’Europe" organisé par le CdR les 13 et 14 octobre 2010. L’élue italienne dispose de deux ans et demi pour atteindre ses objectifs. Elle passera ensuite le relais à l'Espagnol Ramon Luis Valcarcel Siso (PPE), président de la région de Murcie.


Muriel Weiss