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Aides de la PAC - Les collectivités ont touché 35 millions d'euros pour le développement rural

Depuis deux ans maintenant, les Etats membres ont l'obligation de publier la liste des bénéficiaires de la politique agricole commune (PAC) et le montant de leurs aides. Transparence oblige. Au total, la France a ainsi touché 11 milliards d'euros en 2009, selon les chiffres communiqués par le ministère le l'Agriculture vendredi et accessibles sur son site. C'est 600 millions d'euros de plus que l'année passée. Pour le reste, pas beaucoup d'évolution : le montant se répartit entre le premier pilier de la PAC (9,8 milliards) et le second, à savoir l'aide au développement rural (1,2 milliard) qui reste elle-même nettement dominée par l'agriculture.
Ce sont les industries agro-alimentaires, les associations caritatives et les sucriers qui se taillent la part du lion. La coopérative sucrière Tereos et la société Saint Louis Sucre ont respectivement touché 178 et 143,7 millions d'euros, ce qui en fait les premiers bénéficiaires. Le groupe laitier Lactalis a perçu 22,8 millions d'euros pour le stockage du lait en poudre, afin de calmer le marché. Quant au groupe volailler breton Doux, il bénéficie de 56,3 millions d'euros. Parmi, les associations caritatives, figurent les Banques alimentaires (30,4 millions d'euros), les Restaurants du coeur (près de 20 millions d'euros).
Côté exploitants, les aides restent concentrées entre les mains d'une minorité. En effet, 400.365 agriculteurs ont reçu 8,5 milliards d’euros d'aides directes du fonds Feoga, soit 21.218 par bénéficiaire. Mais 10,7% ont reçu plus de 50.000 euros d’aides, soit 40% des aides. 32% des agriculteurs ont reçu moins de 5.000 euros d'aides, soit 2,4% des aides. En matière de développement rural (mesures agro-environnementales, indemnités compensatoires de handicaps naturels, installation des jeunes…), 212.360 agriculteurs ont perçu 1,3 milliard d'euros répartis entre les aides du Feader et les contreparties nationales, ces opérations faisant l'objet de cofinancements. Cela représente un montant moyen de 6.084 euros par bénéficiaire. Les collectivités, elles, ont perçu quelque 35 millions d'euros au titre du développement rural. Un montant noyé dans la masse des aides et qui fait demander aux régions l'intégration de la part non agricole du Feader dans la politique de cohésion. Ce sera l'un des enjeux de la réforme de la PAC après 2013, dont le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a récemment lancé les débats.
L'an prochain, la donne devrait être différente : le bilan de santé de la PAC (la réforme à mi-parcours) commencera à produire ses effets. Il vise notamment à réorienter une partie des aides (1,4 milliard d'euros) qui profitent largement aux céréaliers, vers des types de productions et de territoires fragiles comme les prairies et l'élevage ovin. Par ailleurs, d'ici fin 2013, la France bénéficiera d'une rallonge de 979 millions d'euros supplémentaires pour le développement rural.

 

M.T. avec AFP
 

 

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