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Economie sociale et solidaire - Les associations plébiscitent les dispositifs locaux d'accompagnement

Les DLA sont les dispositifs d'accompagnement les plus pertinents pour les associations, selon une étude publiée à l'occasion des rencontres nationales DLA 2011, qui se tenaient les 12 et 13 octobre à Paris. Mais les acteurs de l'économie sociale et solidaire restent inquiets pour son financement et appellent à une participation plus forte des collectivités.

Associations employeurs, structures d'insertion et autres entreprises d'utilité sociale étaient réunies à Paris le 12 octobre 2011 pour les rencontres nationales DLA (dispositif local d'accompagnement). L'occasion de s'interroger sur ce dispositif, son bilan et son avenir. Créé en 2002 par l'Etat et la Caisse des Dépôts, avec le soutien du Fonds social européen (FSE) et des collectivités territoriales, ce dispositif aide les associations dans leurs démarches de consolidation et de développement. Après un peu moins de dix ans d'existence, il a permis d'accompagner 35.000 structures pour plus de 400.000 emplois. Et les associations en redemandent. D'après une étude réalisée en 2010 par l'Avise, qui coordonne et anime le dispositif DLA depuis sa création, le Cnar* Financement (France Active) et la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA), les DLA sont considérés à 42% par les associations comme les acteurs les plus pertinents pour répondre à leurs besoins d'accompagnement, devant les fédérations ou coordinations associatives (39%) et les spécialistes de l'accompagnement (maisons des associations, points d'appui ou centres de ressource à la vie associative), à 32%.
Plus de la moitié (53%) des structures associatives déjà accompagnées par un DLA lui renouvellent leur confiance. Des retours positifs qui ne peuvent que conforter l'idée que l'investissement dans ce dispositif est efficace. En 2010, les 105 DLA ont accompagné 6.602 structures. Une fonction d'accompagnement que Hugues Sibille, président de l'Avise, voudrait toutefois voir mieux reconnue. "Le vrai enjeu à l'heure actuelle pour le DLA, c'est son budget, explique-t-il à Localtis, pour l'Etat, il est plus facile de faire des coupes budgétaires dans ce secteur. Les DLA sont inquiets de savoir si cela va se poursuivre." Une inquiétude d'autant plus légitime que le cadre conventionnel Etat-Caisse des Dépôts "Agir pour l'emploi", qui régit notamment le soutien au DLA, prendra fin en 2012. Et le budget du DLA a déjà subi une légère coupe. Il est ainsi passé de 23,3 millions d'euros en 2009 à 22,9 millions d'euros en 2010. Une baisse qui n'a toutefois pas eu d'effet particulier, d'après le président de l'Avise.

Développer une approche sectorielle

Pour 2011, Xavier Bertrand, ministre du Travail, s'est engagé à maintenir au niveau de 2010 les crédits affectés au DLA, alors que le projet de loi de finances initial prévoyait une diminution des crédits, de 10,4 à 8,5 millions d'euros. "L'Etat doit tenir ses engagements", affirme Hugues Sibille. Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des Dépôts, a déclaré durant les rencontres nationales que la Caisse resterait bien aux côtés du DLA. Mais le président de l'Avise compte aussi sur les collectivités territoriales pour prendre le relais. "Il faut faire en sorte que les collectivités territoriales montent en puissance", souligne-t-il. En 2010, elles ont financé le DLA à hauteur de 4 millions d'euros, un investissement en hausse par rapport à 2009 (3,8 millions d'euros), qui représente 18% du budget total du DLA. Autre source de financement : les acteurs privés, qui pourraient participer "en tant que contributeur financier mais aussi contributeur de savoir-faire", précise Hugues Sibille. 
Mais, au-delà du budget, le DLA doit entamer une évolution. "Le DLA doit évoluer, élargir son offre, s'ouvrir à des partenariats", a insisté le président de l'Avise au cours des rencontres. Le développement sur des secteurs porteurs et émergents, comme les services à la personne, l'énergie, le traitement des déchets ou encore l'environnement, est ainsi envisagé. "Il y a aussi un travail à construire sur l'accompagnement des têtes de réseau qui sont actuellement en crise", affirme Hugues Sibille. Des évolutions, qui avec un budget constant, permettrait au DLA de réaliser sa mue pour l'après 2012. Le comité national de suivi DLA va travailler sur le sujet, à partir de groupes de travail nationaux et régionaux réunissant collectivités, opérateurs, réseaux associatifs et partenaires. L'objectif est d'aboutir à différents scénarios d'évolution pour le DLA à l'horizon 2013. Des propositions concrètes devraient être données dès le premier semestre 2012.

* Centre national d'animation et de ressources