Economie sociale et solidaire - Le dispositif local d'accompagnement freiné en 2010
Le dispositif local d'accompagnement (DLA) a connu un repli en 2010. Ce soutien public proposé depuis 2003 aux créateurs d'emplois ayant une "utilité sociale" a bénéficié, l'an dernier, à 6.602 associations, coopératives et structures d'insertion par l'activité économique (IAE). Or, elles étaient 7.263 en 2009 : la baisse dépasse 9%. Les organisations accompagnées représentaient, néanmoins, plus de 118.000 emplois en 2010 - contre 116.000 un an avant.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce recul. Tout d'abord, de nouvelles contraintes administratives transitoires. Pour démontrer leur intérêt, les 105 structures proposant le DLA ont dû, pour la première fois en 2010, participer à une "mesure d'impacts" auprès de 296 organisations qu'elles avaient accompagnées précédemment. Elles se sont en outre mobilisées pour demander un nouveau soutien financier triennal à l'Etat et à la Caisse des Dépôts. Autant de temps de travail en moins pour conseiller les associations. Mais le recul s'explique aussi par une baisse du budget de ce dispositif public piloté par l'Avise : le DLA a dû compter sur 22,9 millions d'euros en 2010, contre 23,3 en 2009. La Caisse des Dépôts, second contributeur derrière l'Etat, a notamment abaissé son appui de 10% afin de laisser progressivement la place aux partenaires locaux. "Elle avait annoncé dès son engagement initial que son appui serait dégressif", explique Sandrine Aboubadra, responsable du programme à l'Avise.
Les collectivités ont augmenté leur soutien de 5%
Les collectivités territoriales, toutefois, ont augmenté leur soutien de 5%, avec un apport de plus de 4 millions d'euros - représentant près de 18% du budget total. Les conseils régionaux en pourvoient, à eux seuls, un peu plus de la moitié. Le nombre des collectivités engagées dans le financement se développe également : elles sont désormais 135 - dont 18 régions et 51 départements -, soit 9 de mieux que l'année précédente. Selon Sandrine Aboubadra, les élus locaux apprécient "une vraie cohérence entre leurs politiques de soutien, par exemple à l'enfance ou à l'IAE, et ce dispositif public neutre, pour renforcer les structures". Le DLA peut notamment être un "pivot" utile entre les collectivités et les associations qu'elles financent : "Leurs relations peuvent ne pas être très simples lorsque la collectivité souhaite impulser des changements", observe Sandrine Aboubadra. "Le DLA est un bon outil pour co-construire de façon apaisée, en garantissant le respect du projet associatif, et une meilleure réponse aux attentes de la collectivité." Les 20 centres régionaux de ressources et d'information (C2RA), qui assurent une coordination régionale des DLA, font aussi beaucoup pour mobiliser ces collectivités.
Au-delà des évolutions administratives et budgétaires, le tassement du DLA en 2010 peut enfin se justifier par un effet mécanique : le dispositif avait connu un beau pic d'activité en 2009, compte tenu de besoins forts dans l'IAE. De quoi espérer pour 2011 un rebond, cette fois, par un effet de cliquet ?