Enseignement supérieur - Le tour de table financier du campus de Toulouse est bouclé
Le tour de table financier est bouclé pour le campus de Toulouse. L'Etat et les collectivités territoriales impliquées ont signé le 8 juin 2010 la convention partenariale fixant leur participation respective. Choisi dans le cadre de l'opération Campus, lancée en 2008 par le gouvernement pour faire émerger une douzaine de pôles universitaires d'excellence, le campus de Toulouse bénéficie d'un apport de l'Etat de 525 millions d'euros : 350 millions d'euros de dotation en capital à placer, dont les intérêts serviront à financer pendant vingt-cinq ans les loyers payés aux partenaires privés qui auront construit les bâtiments, et 175 millions d'euros pour la rénovation de l'université de Toulouse 2 Le Mirail. Un budget auquel il faut encore ajouter 2 millions d'euros, apportés par l'Etat dans le cadre du plan de relance. De leur côté, les collectivités territoriales se sont engagées à hauteur de 77 millions d'euros, répartis entre le conseil régional Midi-Pyrénées (25 millions), le conseil général de Haute-Garonne (25 millions), la ville de Toulouse (15 millions), la communauté urbaine du Grand Toulouse (10 millions) et le Sicoval, communauté de communes de l'est de l'agglomération toulousaine (2 millions). Mais au global, en comptabilisant toutes les actions et les programmes permettant au campus d'émerger et de se développer, inscrits au contrat de projets Etat-région et aux programmes de recherche, et les projets d'infrastructures, c'est un montant de 573 millions d'euros que les collectivités territoriales vont investir sur cinq ans à partir de 2010. "Dans ce cadre, la région fait un effort important, précise Nicole Belloubet, première vice-présidente en charge de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche, puisqu'elle investit 322 millions d'euros." Le département apporte 70 millions d'euros et la communauté urbaine 150 millions. Mais si l'annonce de la participation financière de chacun dans le campus de Toulouse est une bonne chose pour les collectivités, elles restent toutefois inquiètes pour la suite du projet. "Nous allons connaître, à partir de 2011 une vraie difficulté budgétaire, explique ainsi la vice-présidente du conseil régional. Les répercussions de la réforme de la taxe professionnelle varient selon les régions, mais elles sont particulièrement fortes en Midi-Pyrénées ; on est dans une logique qui confine à l'absurde : l'Etat fait de plus en plus appel aux collectivités pour des cofinancements et en même temps nous coupe nos ressources !" Et le risque principal de la manœuvre est la réévaluation à la baisse au fil des années des montants investis par la région dans les différents projets, dont le projet Campus… "Nous sommes en train de voir où nous pouvons faire des économies, la dette de la région n'est pas élevée, ça nous donne une petite marge de manœuvre, mais ça ne durera pas indéfiniment", souligne Nicole Belloubet.
Quoi qu'il en soit, les travaux concernant le campus de Toulouse vont pouvoir commencer. Le campus bénéficiera dès l'automne 2010, comme le campus de Condorcet, du déblocage des intérêts du budget de l'opération Campus. Le premier bâtiment à bénéficier de ces investissements sera la maison de la recherche et de l'innovation. Autres projets de réhabilitation : l'espace Clément-Ader, sur l'Aérospace Campus de Montaudran, livré en 2013, et le quartier des Sciences des allées Jules-Guesde, livré début 2014, qui accueillera le siège de l'université de Toulouse et la Cité internationale des chercheurs.
Emilie Zapalski