Plan Campus - Campus Condorcet : 40 millions débloqués par l'Etat pour l'achat de 10 hectares de terrain
40 millions d'euros, c'est la somme que l'Etat vient de débloquer pour financer l'achat de dix hectares de terrain à Aubervilliers pour le futur campus Condorcet pour les sciences sociales, situé à Paris et Aubervilliers. L'annonce a été faite par la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, le 3 juin 2010, et a été plutôt bien accueillie. "C'était les réponses qu'on attendait", assure ainsi Jacques Salvator, maire d'Aubervilliers, la ville accueillant le campus. Dans le cadre du plan Campus, lancé en 2008 par le gouvernement, le campus Condorcet doit recevoir une dotation de 450 millions d'euros, dont les intérêts doivent permettre de financer les loyers des partenariats public-privé. Les 40 millions d'euros correspondent au déblocage dès 2011, des intérêts de cette dotation, auxquels s'ajoutent aussi 6,7 millions d'euros, versés par l'Etat à la Fondation du Campus Condorcet pour les études. Objectif du projet : faire émerger une cité des humanités et des sciences sociales à dimension internationale, de 170.000 mètres carrés, située sur deux sites, l'un porte de la Chapelle, l'autre à Aubervilliers, les premiers travaux devant s'achever d'ici à 2012.
De fortes inquiétudes avaient été manifestées par les collectivités territoriales à la fin de l'année 2009. Elles avaient notamment critiqué le caractère non-consomptible du budget accordé au campus Condorcet, qui, en outre, ne permettait pas de couvrir la totalité des coûts de construction estimés à 600 millions d'euros. L'annonce de Valérie Pécresse devrait un peu calmer le jeu. "D'autant plus qu'elle a proposé à l'automne qu'une convention financière soit conclue entre l'ensemble des collectivités susceptibles de financer le projet pour permettre à chacune de noter sa participation, explique Jacques Salvator. Le fait de pouvoir formaliser nos participations va nous permettre de mieux négocier avec l'Etat, c'est plutôt une bonne chose." Autre avancée selon le maire d'Aubervilliers : "La ministre a signalé à la région, fortement opposée aux partenariats public-privé, qu'elle pouvait financer seule, et entièrement, un bâtiment ; de notre point de vue, cela signifie qu'il n'y a plus aucun obstacle !" Côté financement, la mairie d'Aubervilliers va participer à hauteur de 4 à 5 millions d'euros. Un budget auquel s'ajoute le terrain, mis à la disposition de l'opération gratuitement, et les équipes qui travailleront sur l'approche urbaine et environnementale. La ville de Paris devrait quant à elle s'engager à hauteur de 450 millions d'euros, dont 233 pour les transports en commun, 151 millions pour l'aménagement du quartier et la construction de logements étudiants, 34 millions pour des pépinières d'entreprises, 21 millions pour la construction de bâtiments et 15 millions pour l'achat de terrains. Le gouvernement attend avec impatience l'engagement financier de la région. "J'espère que, bien inspirées par l'exemple des autres régions comme l'Aquitaine et la région Languedoc-Roussillon, les collectivités territoriales d'Ile-de-France s'engageront au même niveau que l'Etat pour les opérations Campus", a ainsi annoncé la ministre lors de son discours du 3 juin. Et de rajouter : "Après neuf mois de réflexion depuis l'annonce des moyens de l'Etat, j'espère qu'elles vont enfin annoncer leur participation au projet pour permettre aux acteurs de terminer leurs études de programmation." En 2009, la région avait annoncé qu'elle adopterait le principe d'un euro pour un euro d'engagement réel de l'Etat...
Emilie Zapalski