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Sports / Jeunesse - Le service civique courtise le mouvement sportif

Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, et Thierry Braillard, secrétaire d'Etat aux Sports, ont annoncé le 14 octobre la création d'un programme national du service civique dédié au sport dans le cadre du plan Citoyens du sport.
Les missions issues de la convention signée ce 14 octobre s'inscriront dans trois grandes thématiques. La première vise au développement du sport-santé. La deuxième porte sur l'accompagnement social et culturel des grands événements sportifs. A ce titre, les recrutements en vue de l'accueil de l'Euro 2016 de football en France débuteront en début d'année prochaine et pourraient, à travers les clubs, bénéficier aux collectivités où se dérouleront les matchs. Le troisième axe est la création de missions pour favoriser "la citoyenneté, l'intégration et la solidarité".
Thierry Braillard a toutefois rappelé que ces missions ne devaient pas se substituer à l'emploi et au bénévolat. "Je sais compter sur la vigilance des fédérations qui ont reçu l'agrément pour bien contrôler les missions", a-t-il précisé. Autre cadre fixé par le secrétaire d'Etat : 25% des missions devraient être effectuées par des volontaires issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

Etoffer une offre trop faible

Ce programme en faveur du service civique dans le champ du sport vient après ceux signés par les ministères de l'Ecologie, de l'Intérieur et de la Culture, et avant une convention à venir avec le ministère de l'Education. Surtout, il vise à étoffer une offre encore trop faible. "Sur quatre jeunes qui demandent à effectuer un service civique, un seul obtient une réponse favorable, par manque de missions disponibles", a rappelé Patrick Kanner.
Du côté du mouvement sportif, on est prêt à jouer le jeu. En témoignent les recrutements prévus par les fédérations de football et de handball (300 jeunes pour chacune dès cette année), d'escrime (60) ou encore d'aviron (30). Pour Joël Delplanque, président de la Fédération française de handball, "le service civique est une étape intermédiaire importante, c'est un marchepied vers l'emploi, à travers un environnement agréable, de proximité, où le jeune est en confiance. Pour le club, c'est un moyen de rayonner au-delà de son encadrement sportif traditionnel. Ce n'est donc pas très éloigné de la politique d'accompagnement en faveur de la professionnalisation des clubs que le mouvement sportif mène".
Même intérêt chez Denis Masseglia, président du CNOSF (Comité national olympique et sportif français) : "Ce qui se passe à travers le lancement de ce programme est extrêmement important pour l'avenir de nos associations. Le fondement de beaucoup de clubs est d'abord de s'intéresser aux jeunes et à leur avenir. Par ailleurs, les temps étant de plus en plus difficiles, il faut savoir optimiser les ressources des associations pour leur permettre de se développer. Il était important que le service civique puisse se tourner vers la pratique sportive et permette aux clubs de pouvoir bénéficier d'un dispositif performant."

Pas d'engagement numérique pour le CNOSF

Le service civique n'a toutefois pas attendu le lancement de ce programme pour intéresser les acteurs du sport. "Entre le service civique et le sport, le lien est très ancien. Dès 2010, le CNOSF nous a aidés à développer le service civique dans le sport. Le sport figure parmi les neuf thématiques prioritaires du service civique et il a tout de suite beaucoup plu aux jeunes. C'est pour cela qu'il s'est développé assez vite", a rappelé Hélène Paoletti, directrice de l'Agence du service civique (ASC). Avec le déploiement du nouveau programme, la nouveauté est la montée en puissance des fédérations sportives pour structurer des projets d'accueil de jeunes en service civique. "Auparavant, on se saisissait du service civique club par club. Les fédérations ont aujourd'hui compris l'intérêt de structurer un projet pour plusieurs centaines de jeunes. Il y a un effet levier et un nouvel élan depuis 2015", a ajouté Hélène Paoletti. A ce jour vingt-trois fédérations ont reçu l'agrément de l'ASC.
Une petite ombre persiste dans ce tableau. Alors que le ministère des Sports annonce que le programme a pour objectif de créer 15.000 nouvelles missions en service civique d'ici la fin 2017, soit 10% de toutes les missions, Denis Masseglia nuance : "On ne s'engage pas numériquement, on s'engage à y mettre toute notre énergie." Comme aurait dit Pierre de Coubertin, "l'essentiel est de participer"…
 

 

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