Social - Le plan Pauvreté sera présenté en juillet, mais Agnès Buzyn annonce une expérimentation sur dix territoires
Emmanuel Macron devrait présenter le 9 juillet devant le congrès réuni à Versailles, la "stratégie pauvreté". Après la polémique sur les "aides sociales" et les critiques répétées contre le RSA (voir nos articles ci-dessous des 13 et 21 juin 2018), le terme de "stratégie pauvreté" - plus large - s'impose progressivement sur l'intitulé d'origine, qui portait sur une "stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes".
"Harmoniser les pratiques sur les territoires"
En attendant, Agnès Buzyn et Olivier Noblecourt - le délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes - réunissaient au ministère, le 21 juin, 200 acteurs ayant participé à la concertation, à commencer par les membres des groupes de travail qui ont rendu leurs conclusions en mars dernier (voir notre article ci-dessous du 16 mars 2018).
L'objectif affiché de ce séminaire était d'"engager une réflexion sur la préparation de la mise en œuvre de la Stratégie, au plan national et sur l’ensemble des territoires". A cette occasion, la ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé qu'"à l'automne, nous lancerons des expérimentations dans dix territoires pour que la stratégie pauvreté puisse être mise en œuvre de manière accélérée et renforcée".
Selon Agnès Buzyn, ces expérimentations permettront "de développer la culture de la preuve, avec des indicateurs et des évaluations" et d'"harmoniser les pratiques sur les territoires", notamment en matière d'aide sociale à l'enfance ou d'insertion.
La question centrale de l'accompagnement des bénéficiaires
Comme le chef de l'Etat dans son discours de Montpellier (voir notre article ci-dessous du 13 juin 2018) ou le Premier ministre dans sa lettre de mission sur le RSA adressée à Claire Pitollat, députée (LaREM) des Bouches-du-Rhône, et à Mathieu Klein, président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle (voir notre article ci-dessous du 21 juin 2018), Agnès Buzyn est revenue sur la question de l'accompagnement des bénéficiaires. Pour la ministre en effet, "l'accompagnement constitue le complément indispensable à notre système d'aides sociales, c'est la clé de la transformation de notre modèle social". [...] Avec les départements, nous allons travailler à orienter le plus rapidement possible et de manière personnalisée les personnes, afin de proposer l'accompagnement le plus adapté à leurs besoins".
De son côté, Olivier Noblecourt a expliqué qu'une dizaine de territoires devraient être retenus pour expérimenter les nouveaux dispositifs. S'il n'a pas dévoilé la liste précise, le délégué interministériel a néanmoins indiqué que pourraient figurer dans cette liste la Seine-Saint-Denis, le Bas-Rhin, la ville de Nantes, ainsi que des territoires du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais et de l'outre-mer.