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Le nombre de bénéficiaires du RSA a baissé de 80.000 en 2016, la prime d'activité ralentit sa progression

La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie, dans ses lettres trimestrielles "RSA conjoncture" et "Prime d'activité conjoncture", les chiffres définitifs de ces deux prestations pour l'année 2016. Comme cela apparaissait déjà nettement dans les évolutions des mois précédents, la tendance est à la baisse pour le nombre de bénéficiaires du RSA, tandis qu'elle est à la hausse pour ceux de la prime d'activité.

RSA : effectifs en baisse, mais dépenses en hausse

Côté RSA, la nouvelle ne manquera pas de réjouir les départements, même si l'impact reste encore limité : le nombre de foyers bénéficiaires de la prestation en métropole et dans les DOM a diminué en effet de 82.000 entre le 31 décembre 2015 et le 31 décembre 2016. Cette baisse des effectifs de 4,3%, fait passer le nombre total de foyers bénéficiaires de 1,920 million à 1,838 million : 223.000 bénéficiaires du RSA socle avec majoration pour isolement et 1,616 million d'allocataires du RSA socle sans majoration pour isolement. Ces chiffres confirment la décroissance des effectifs en glissement annuel, observée depuis la fin du mois de juin 2016.
La décélération tend à s'accélérer nettement depuis décembre 2015 : +2,5% en glissement annuel au 31 décembre 2015, +0,7% au 31 mars 2016, -1,2% au 30 juin, -3,3% au 30 septembre et -4,3% au 31 décembre.
Ce recul des effectifs ne se traduit pas encore dans l'évolution des dépenses de RSA, financées, pour une bonne part, par les départements. Celles-ci progressent en effet de 2,1%, passant de 10,37 milliards d'euros en 2015 à 10, 59 milliards en 2016. Une contradiction qui n'est toutefois qu'apparente : elle s'explique en effet principalement par la revalorisation du montant forfaitaire du RSA, décidée par le chef de l'Etat et étalée sur la durée de son quinquennat.

Prime d'activité : la progression ralentit

Du côté de la prime d'activité - financée par l'Etat et versée par les CAF -, les résultats de 2016 étaient également attendus, au vu des chiffres des trimestres précédents. Au titre du mois de décembre 2016, la prime d'activité a ainsi été versée à 2,49 millions de foyers en métropole et dans les DOM (y compris Mayotte), pour un montant moyen de 158 euros par mois. Mais la prestation bénéficie au total à 4,94 millions de personnes : les 2,49 millions d'adultes titulaires d'un droit, ainsi que les conjoints (0,64 million de personnes) et les enfants et autres personnes à charge (1,81 million).
Depuis mars 2016 - premier trimestre de référence, la prime d'activité ayant été mise en place à compter du 1er janvier -, le nombre de foyers bénéficiaires de cette prestation s'est accru de 487.000, dont 34.000 au cours du dernier trimestre de 2016. Le rythme de progression se ralentit donc très nettement, ce qui est logique compte tenu de la très forte montée en charge intervenue au premier semestre 2016, après la mise en place de la prime d'activité.
Compte tenu des nombreuses entrées et sorties dans cette prestation - en fonction de l'évolution des revenus -, 4,31 millions de foyers ont bénéficié de la primes d'activité au moins un mois au cours de l'année 2016. Au cours de cette même année, le total des versements des CAF au titre de la prime d'activité a atteint près de 4,58 milliards d'euros, dont 1,22 milliard au cours du dernier trimestre 2016.

Une répartition territoriale inégale

Enfin, la répartition territoriale de la prime d'activité est assez inégale. Le pourcentage des bénéficiaires est en moyenne de 8,3% de l'ensemble de la population française de 18 à 64 ans (titulaires du droit, conjoints éventuels et enfants à charge).
Mais la part de personnes couvertes par la prime d'activité dépasse 9,4% dans 20 départements : ceux des Hauts-de-France et du pourtour méditerranéen, la Seine-Saint-Denis, l'Aube, les Vosges, les Hautes-Pyrénées, l'Ariège ainsi que certains DOM (Guadeloupe, Martinique et  Réunion). A l'inverse, près de la moitié des départements présentent un taux de couverture plus faible que la moyenne nationale (compris entre 1,2% et 8,3%), en particulier Mayotte, la Guyane, la Corse, les Côtes-d'Armor, la Manche, la Mayenne, l'Eure-et-Loir, les départements d'Ile-de-France, à l'exception de la Seine-Saint-Denis, ainsi que le Jura, l'Ain, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.