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Défense - Le ministre de la Défense annonce les restructurations pour 2015

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé le 15 octobre 2014 les restructurations prévues pour 2015. Au programme : la dissolution de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, du premier régiment d'artillerie de marine, de l'état-major de la première brigade mécanisée stationnée à Châlons-en-Champagne... Les élus concernés n'ont pas tardé à réagir.

"C'est un véritable gâchis, une décision choquante qui va avoir de lourdes conséquences pour la Côte-d'Or avec le départ programmé de centaines de familles." François Sauvadet, député et président du conseil général de la Côte-d'Or, a tout de suite réagi à l'annonce des restructurations faite le 15 octobre 2014 par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dont la dissolution de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic.
Ce plan de restructurations est réalisé dans le cadre du Livre blanc publié en 2013, qui a défini un nouveau modèle d'armée, et de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 votée fin décembre 2013. Celle-ci prévoit des suppressions de poste, à hauteur de 34.000 sur la période (10.175 au titre de la loi de programmation militaire 2009-2014 et 23.500 au titre de la LPM 2014-2019) et des opérations de restructurations (réorganisation, mutualisation, fermeture d'implantations, transferts d'unités). Pour l'année 2015, 7.500 postes doivent être supprimés.
Outre la dissolution de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic, l'armée de l'air va voir la base aérienne 901 de Drachenbronn dans le Bas-Rhin transformée en élément air rattaché (EAR) à la base aérienne 133. La dissolution de la base aérienne 117 de Balard est également programmée ainsi que le début du transfert des escadrons de Casa de Creil vers la base aérienne 105 d'Evreux en vue de la fermeture de la plateforme aéronautique de la base aérienne 110 de Creil en 2016.

Une décision jugée "totalement injuste"

Au niveau de l'armée de terre, est notamment prévue la transformation du huitième régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres (Tarn) et du premier régiment de tirailleurs d'Epinal (Vosges) en régiments d'infanterie de nouvelle génération et la dissolution du premier régiment d'artillerie de marine et de l'état-major de la première brigade mécanisée stationnés à Châlons-en-Champagne dans la Marne. Une décision jugée "totalement injuste" par Benoist Apparu, député-maire de Châlons, qui évoque 960 emplois en moins sans compter les emplois indirects, et l'impact sur le développement économique et la consommation locale.
Les autres restructurations concernent la marine nationale avec des mutualisations locales : cinq bâtiments seront ainsi désarmés en 2015 et deux organismes fermeront afin de réduire le maillage territorial de la marine (la base navale de l'Adour à Anglet en Pyrénées-Atlantiques et le commandement maritime de Strasbourg dans le Bas-Rhin).
Concernant les services de santé des armées, il est prévu que l'hôpital parisien du Val-de-Grâce soit transformé en pôle de recherche. Ses activités médicales seraient transférées vers les hôpitaux militaires Percy et Begin.

150 millions d'euros pour l'accompagnement économique

Des mesures d'accompagnement économique sont prévues, en coordination avec les acteurs publics concernés, préfets et élus locaux. Au total, sur la période 2014-2019, 150 millions d'euros sont dédiés à ces dispositifs (voir notre article du 4 septembre 2013), au premier rang desquels le contrat de redynamisation de sites de défense (CRSD). Mais difficile pour le moment d'en savoir plus sur la répartition de ce budget… En revanche, le ministère cite, dans son dossier publié le 15 octobre, les reconversions de sites qu'il juge réussies, avec l'aide de ces dispositifs.
Ainsi, à Compiègne, dans l'Oise, la base générale Etienne de Margny-lès-Compiègne, qui accueillait le sixième régiment d'hélicoptères de combat jusqu'en 2007, a pu être transformée en zone d'activité commerciale. L'agglomération de la région de Compiègne (ARC) a pris possession de la zone en 2009 et a porté plusieurs projets bénéficiant des crédits de la Défense à hauteur de 3,5 millions d'euros. Cette zone comprend maintenant des commerces, des services, des industries légères et un pôle événementiel baptisé "le Tigre" en hommage à l'hélicoptère de combat éponyme.
Des mesures d'accompagnement sont enfin prévues pour le personnel à hauteur de 205 millions d'euros pour 2015 : aides au départ, à la mobilité, et à la reconversion, aides au logement, à la mobilité du conjoint…