Le Grand Prix Cap'Com 2019 pour Rennes Métropole et la communication de proximité consacrée
Le Grand Prix va à Rennes Métropole pour son dispositif éditorial "Ici Rennes". Les autres lauréats, sur des segments divers : la Charente-Maritime, Terres de Loire Habitat, Le Havre, l'Ille-et-Vilaine, Strasbourg, le Syndicat des transports de l'agglomération de Saint-Étienne, Bordeaux Métropole, la SNCF, la commune de Mondeville.
À l'occasion de son 31e Forum de la communication publique à Bordeaux, Cap'Com – l'association qui "fédère, anime et représente tous les professionnels de la communication publique et territoriale" – a annoncé le palmarès du Grand Prix Cap'Com 2019, qui "récompense les campagnes de communication des collectivités locales, institutions publiques et associations d'intérêt général" et constitue "un véritable observatoire des tendances du secteur".
Un média "plus en phase avec les usages d'aujourd'hui"
Pour cette édition, qui a distingué dix campagnes, le Grand Prix Cap'Com 2019 est allé à la ville et à la métropole de Rennes, pour son dispositif éditorial "Ici Rennes". Celui-ci fonctionne comme un média global s'appuyant sur un spectre très large de supports, formant ainsi un dispositif éditorial numérique complet : application mobile, réseaux sociaux dédiés, newsletter, plateforme de podcasts et diffusion hebdomadaire sur l'espace public via les panneaux numériques de la ville.
Ce dispositif ne se substitue pas aux autres médias, et en particulier aux magazines "Les Rennais" (ville) et "Rennes Métropole Magazine", qui paraissent en alternance. "Ici Rennes" se veut au contraire complémentaire et se définit comme un média "plus en phase avec les usages d'aujourd'hui et qui informe efficacement avec des contenus souples et créatifs". Conçu en s'appuyant sur des ateliers de concertation avec des habitants, il contribue aussi "à retisser le lien de confiance entre les citoyens et l'institution".
Sensibiliser et faire évoluer les comportements
Cette dimension de proximité, voire de connivence, et le souci de prendre en compte et de mettre en scène les habitants sont également très présents dans les neuf autres campagnes primées par les trois jurys successifs (pros, jeunes et grand jury), présidés par Ruedi Baur, fondateur de l'atelier de design Intégral Ruedi Baur, à Paris et Zurich.
Le prix de la communication interne est ainsi allé au département de Charente-Maritime pour sa web série de sensibilisation sur la protection des données personnelles et du système d'information. Pour leur part, Terres de Loire Habitat et l'association Cultures du Cœur Loir-et-Cher ont été récompensées par le prix de la communication culturelle et événementielle pour Cultur'Hall, un "dispositif original de spectacles organisés dans les halls d'immeubles", situés dans les quartiers prioritaires de la ville. Les membres du jury ont particulièrement apprécié "une micro-communication de proximité qui renforce le rôle de la communication comme outil de médiation et assure de manière efficace la rencontre entre la culture et le public".
La ville du Havre, chère au Premier ministre, a remporté, pour sa part, le prix de la communication comportementale, décerné à sa campagne de sensibilisation et de promotion du respect de l'espace public "Au Havre, la propreté est un jeu d'enfant !". Là aussi, le lancement de la campagne a été précédé d'une importante phase de concertation avec les habitants.
Jouer le contre-pied
En matière de communication d'accompagnement de projets, le prix est allé au département d'Ille-et-Vilaine pour "Kicapte", une application gratuite et participative développée par le département, lancée avec un important dispositif média de sensibilisation et permettant aux habitants de mesurer la qualité réelle de leur connexion mobile et de contribuer ainsi à mieux identifier les zones blanches. Avec pour objectif final de faire pression sur les opérateurs de téléphonie mobile afin de les résorber.
Le prix de la communication institutionnelle a distingué la ville et l'eurométropole de Strasbourg pour "Strasbourg, connectée à l'essentiel !". Un campagne qui prend le contre-pied du discours dominant sur les "smart cities", afin de mettre en valeur les atouts naturels et la qualité de vie de la capitale alsacienne. La campagne a été récompensée "pour ses effets positifs et apaisants grâce à son esthétique et à son dispositif éditorial très travaillé".
Le Stas (Syndicat des transports de l'agglomération de Saint-Étienne) a hérité du prix de l'attractivité et du marketing territorial pour sa campagne "Un tramway nommé Design". L'objectif était d'"accroître la notoriété de Saint-Étienne Métropole comme capitale du design et pôle d'attractivité des talents", grâce à l'organisation d'un concours international de design dont l'objet est l'habillage du tramway.
Concertation et images chocs
Vecteur par excellence de la participation des habitants, le prix de la communication citoyenne a distingué Bordeaux Métropole pour "#BM2050 : rêver, penser, agir". Il s'agit d'un dispositif de communication globale, étalé sur quinze mois, associant élus, citoyens et experts pour réfléchir sur l'avenir de la métropole à l'horizon 2050. Le jury a récompensé "un dispositif qui se donne les moyens de ses ambitions et qui a notamment été salué pour ses réalisations en matière de restitution de la concertation".
Pour leur "prix des jeunes Cap'Com/Anacej" (Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes), les intéressés ont choisi une campagne qui s'adresse directement à eux, en l'occurrence celle de la SNCF intitulée "2h38". À travers un cauchemar qui réveille chaque nuit à 2h38 le témoin d'un accident sur les voies, il s'agit d'une "campagne choc et expérientielle qui a pour objectif [d'inciter] les jeunes à cesser les comportements à risque sur les voies ferrées". La communication mêle un film et une action de terrain, grâce à un camion aux couleurs de la campagne qui stationne une journée dans les lycées en proposant aux élèves une expérience virtuelle et immersive, suivie d'un débat. Les résultats semblent montrer aussi qu'une communication bien conçue peut être efficace, puisque le nombre de décès sur les emprises ferroviaires est passé de 55 en 2017 à 41 en 2018, soit 14 vies sauvées.
Comment faire le buzz avec 600 euros ?
Enfin, au milieu de campagnes marquées par la gravité et le sérieux des messages et des enjeux, on aura garde d'oublier le prix de la création. Celui-ci est en effet allé à la commune de Mondeville (Calvados, 9.800 habitants dans la banlieue de Caen) pour sa campagne déjantée – mais très professionnelle – sur les déjections canines (et les amendes auxquelles s'exposent les contrevenants).
Ses visuels façon "mugshots" (photos d'identité judiciaire américaines) des "Serial Krotters" Kiki Belgueul, le Gros Jojo ou Dédé la Souillure valent la visite. Tout comme le détournement des "Breaking News" de BFM TV. Les dircoms apprécieront tout particulièrement l'un des bandeaux qui défilent sous l'écran (voir la présentation des campagnes ci-dessous). Abondamment reprise en presse et sur les réseaux sociaux, la campagne et les visuels ont suscité un buzz très conséquent. Le tout pour un budget affiché de... 600 euros.