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Communication / RH - Qui sont les quatorze mille personnes travaillant dans la communication publique territoriale ?

Le CNFPT - à travers son Observatoire de l'emploi, des métiers et des compétences de la fonction publique territoriale - publie une nouvelle formule de ses études sectorielles. Le secteur choisi pour cette première publication, datée de septembre 2017 mais mise en ligne le 26 mars, ne rassemble pas les effectifs les plus nombreux de la fonction publique, puisque l'étude porte sur "La communication publique territoriale". Ce travail s'appuie "sur des ressources documentaires, une analyse globale de l'offre de formation disponible sur ce secteur professionnel et des échanges avec les professionnels et réseaux d'acteurs de la communication (Cap'Com et Communication Publique)".

Une part importante d'agents non titulaires

En seize pages, l'étude donne une vision d'ensemble des salariés de ce secteur, qui compte près de 14.000 personnels territoriaux, soit seulement 0,7% de la FPT. Ce chiffre englobe d'ailleurs plus de 3.000 agents relevant d'autres familles professionnelles, mais ayant des activités occasionnelles de communication, ainsi que des agents "qui ne sont pas uniquement référencés sur les métiers de la communication publique".
Les professionnels appartenant aux six activités du secteur de la communication recensées dans le répertoire des métiers territoriaux sont seulement 10.700, soit 0,6% des effectifs de la FPT. Ils se répartissent en 1.500 directeurs de la communication, 5.300 chargés de communication, 1.100 chargés de publication, 700 photographes-vidéastes, 900 chefs de projet de communication numérique et 1.200 chargés de communication graphique.
Les salariés travaillant dans ce secteur présentent un certains nombre de traits spécifiques : surreprésentation des agents de catégories A et B et part importante d'agents non titulaires (45% contre 25% dans l'ensemble de la FPT). De même, il s'agit d'agents plutôt jeunes, avec un âge moyen de 41 ans contre 45. Ainsi, 55% des effectifs sont compris dans la tranche d'âge 30-49 ans, tandis que seuls 10,5% ont plus de 55 ans (contre 19,5% dans l'ensemble de la FPT).

Les communes moyennes sont les principaux employeurs

Autre curiosité : seuls les deux tiers (68%) des "communicants" sont affectés à un service communication, les autres connaissant des affectations diverses (équipe de direction, affaires juridiques et administratives, systèmes d'information et autres services). En revanche, le taux de féminisation est très proche de la moyenne de la FPT (61,7% contre 60,6%).
Enfin, les principaux employeurs sont les communes de 20.000 à 80.000 habitants (21,9% des effectifs), celles de 3.500 à 20.000 habitants (21,6%), les EPCI à fiscalité propre (15,4%), les départements (14,4%), les communes de plus de 80.000 habitants (10,7%), les syndicats intercommunaux (6,3%) et les régions (4,8%).

L'impact des évolutions technologiques et sociétales

L'étude ne se limite pas aux aspects statistiques. Elle aborde aussi l'impact des évolutions de l'environnement institutionnel et socioéconomique sur les besoins en compétences des collectivités et des établissements publics territoriaux en matière de communication.
A ce titre, le document identifie plusieurs enjeux. C'est le cas du rôle croissant des "citoyens-usagers" dans la conduite des politiques publiques locales ou de l'accompagnement des recompositions territoriales. C'est aussi le cas de l'impact des évolutions technologiques et sociétales, avec la complexité et la diversification des sources de communication et, plus particulièrement, le poids croissant du numérique.
L'étude sectorielle du CNFPT s'attache également à l'organisation du travail et aux caractéristiques de l'emploi. Comme l'avait déjà fait Cap'Com (voir notre article ci-dessous du 7 novembre 2017), elle souligne le "difficile partage de la fonction communication" : montée en puissance des intercommunalités, limitation des marges d'action du fait des contraintes financières... Elle pointe aussi une évolution des modes d'organisation vers davantage de transversalité, avec en particulier l'atténuation de la distinction entre communication externe et interne ou le développement de l'approche en mode projet. Enfin, l'étude relève la qualification croissante des métiers de la communication, combinée - de façon quelque peu contradictoire - avec la recherche de profils généralistes.