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Soutien à l'autonomie - Le Collectif de l'aide à domicile lance une campagne pour assurer le financement de la dépendance

Alors que s'ouvrait, ce 21 octobre, la discussion parlementaire du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015, les fédérations du Collectif de l'aide à domicile (*) se sont réunies devant l'Assemblée nationale pour lancer une campagne de sensibilisation sur le financement de l'accompagnement des personnes âgées dépendantes. Portant des masques en papier représentant les visages vieillis de François Hollande, Manuel Valls ou Marisol Touraine, une centaine de personnes (administrateurs ou salariés des réseaux et associations d'aide à domicile) a porté un message précis à l'intention du gouvernement et des députés : "Utilisez les 650 millions d'euros prélevés sur nos retraites pour soutenir l'accompagnement des personnes âgées."

Eviter le "détournement" de la Casa en 2015 

L'enveloppe à laquelle le Collectif se réfère est la contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie (Casa), une taxe sur les pensions de retraite créée par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 pour financer la réforme de la dépendance. Mise en œuvre à partir du 1er avril 2013, soit quelque deux ans avant l'entrée en vigueur prévue de la réforme actuellement en cours d'examen, cette taxe a servi principalement dans l'intervalle, en 2013 puis en 2014, à combler le déficit du fonds de solidarité vieillesse (FSV) (voir nos articles ci-contre, notamment celui du 3 octobre 2013). Craignant que ce schéma de "détournement" ne se répète en 2015, le Collectif de l'aide à domicile demande que ces fonds "soient enfin alloués à l'accompagnement des personnes âgées".
"Le gouvernement nous assure que la Cassa sera affectée à la CNSA", a expliqué Guy Fontaine, secrétaire général de la FNAAFP/CSF à Localtis, "mais il n'y a absolument pas de garantie que ce financement aille bien à l'accompagnement des personnes en situation de dépendance". "Il faut respecter la loi que vous avez créée", a-t-il encore martelé. A l'issue du rassemblement, une délégation du collectif devait être reçue par le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale.
Les fédérations dénoncent aussi le manque de vision prospective du gouvernement sur le financement de la dépendance. "Pour les 250.000 à 550.000 personnes âgées dépendantes en plus d'ici 2030, aucun financement n'est prévu", a déploré Guy Fontaine, se référant au rapport final du groupe de travail présidé par Jean-Michel Charpin sur les "Perspectives démographiques et financières de la dépendance" (juin 2011). Selon ce dernier, le nombre de personnes âgées en situation de dépendance pourrait en effet atteindre 1,7 million dès 2030, contre 1,15 million en 2010.

Sensibiliser les parlementaires et l'opinion sur l'aide à domicile et ses difficultés 

En diffusant sur les réseaux sociaux les photos-montages du président de la République, du Premier ministre et de la ministre des Affaires sociales, interpelés par la question "Et vous M. Hollande/M. Valls/Mme Touraine, qui s'occupera de vous?", le Collectif de l'aide à domicile espère sensibiliser les députés et l'opinion publique sur le sujet. Les manifestants de ce 21 octobre présentent leur démarche comme une "première action de ce type" portée par le Collectif, inaugurant une campagne de plus grande ampleur. 
"Il y a urgence à réformer le financement de l'aide à domicile en grande difficulté", affirment les neuf organisations du collectif dans un communiqué du 21 octobre, "il s'agit d'un véritable enjeu de société pour la population française dont l'attente principale est de bien vieillir à domicile". Pour Odile Lallemand, secrétaire nationale de la fédération Adessadomicile interrogée par Localtis, "tout le monde est confronté à ça". Le modèle de l'aide à domicile revient selon elle "moins cher à la société" que l'accueil en établissement, tout en permettant d'apporter aux personnes concernées "des soins de qualité et de la convivialité".
Actuellement, la réduction du nombre d'heures de prise en charge financées dans le cadre des plans d'aide APA (allocation personnalisée d'autonomie), induite par le manque de financements nationaux, se fait "au détriment de l'accompagnement", estime Patricia Cordeau, responsable des fédérations Paris-Val de Marne et Ile-de-France de l'UNA. Il faut malgré tout "chercher des solutions, maintenir le dialogue" avec les pouvoirs publics, pour Patricia Cordeau. Cette dernière déplore toutefois que les départements de Paris et du Val-de-Marne "ne veulent pas rentrer dans l'expérimentation" sur la mise en place d'une tarification globale de l'aide à domicile, quand l'Essonne s'apprête à rejoindre les autres départements expérimentateurs.

Caroline Megglé

(*) La campagne est portée par neuf organisations du Collectif de l'aide à domicile : Adessadomicile, ADMR, AD-PA, FNAAFP/CSF, FNADEPA, FNAQPA, Générations mutualistes, UNA et UNIOPSS. 

 

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