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Insertion - Le CNLE demande au gouvernement d'élaborer un plan d'action global contre la pauvreté

Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) a adopté une recommandation, présentée le 17 février, demandant au gouvernement d'élaborer "un plan national d'action global, pluriannuel et multidimensionnel, cohérent avec les engagements chiffrés pris au plan européen et national pour la réduction de la pauvreté et de l'exclusion sociale, et dont la conception s'inspire des évaluations tirées de l'Année européenne". Cette demande s'inscrit en effet dans la suite de l'Année européenne de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Présidé par Etienne Pinte, député (UMP) des Yvelines, le CNLE estime qu'"il est impératif que la dynamique créée se prolonge par des acquis politiques solides dans chaque Etat membre et par un engagement qui permette de concrétiser les objectifs de la stratégie Europe 2020, notamment celui qui vise l'inclusion sociale et la réduction de la pauvreté".
De façon plus précise, le CNLE formule deux demandes. D'une part, la tenue en 2011 d'un comité interministériel de lutte contre l'exclusion (Cile), avec pour objectif de relancer la mobilisation des ministères concernés. Une telle réunion serait un événement puisque le Cile - dont la loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions prévoit qu'il se réunit tous les deux ans - ne s'est réuni qu'à deux reprises sous la présidence du Premier ministre, en 2004 et 2006. D'autre part, le CNLE demande l'adoption, à l'issue du Cile, d'un plan d'action, qui devra "structurer, coordonner et renforcer les différentes politiques en cours". Pour cela, le conseil suggère au gouvernement de prendre comme base de départ les six recommandations prioritaires présentées, le 30 novembre dernier, par François Soulage, président du Secours catholique et ambassadeur de l'Année européenne. La première prévoit de prendre en compte trois "dimensions clés" dans le plan d'action global à élaborer : territorialiser, créer des chefs de file, et définir des parcours continus, tout en développant des actions de communication pour changer le regard sur la pauvreté. Les deux suivantes consistent à garantir l'accès aux droits et à "revisiter" les minima sociaux, en lien avec l'évolution du seuil de pauvreté. Enfin, les trois dernières visent à définir des parcours d'insertion offrant un accompagnement global, à développer une représentation instituée de la parole des usagers et à favoriser l'inclusion financière et développer l'économie sociale et solidaire.