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Fonction publique territoriale - Le CNFPT adopte sa feuille de route pour les cinq prochaines années

Au cours d’une séance qualifiée d’"historique" par son président François Deluga, le conseil d’administration du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) a adopté, le 15 septembre, un plan national de développement qui constitue la "feuille de route" de l’établissement jusqu’à 2015. Ce plan tire les conséquences de la loi du 19 février 2007 relative à la fonction publique territoriale qui a recentré l’activité du CNFPT sur la formation, et raccourci les formations initiales (devenues des "formations d’intégration") de la plupart des cadres, tout en les étendant aux agents de catégorie C. En outre, les objectifs politiques fixés par François Deluga après son élection en avril 2009 sont réaffirmés avec force. Il s’agit de : conforter les missions statutaires et réglementaires du CNFPT ; réduire les inégalités d’accès à la formation ; contribuer à améliorer la qualité de la gestion publique locale et faire vivre les valeurs du service public local ; développer de nouveaux champs de coopération ; promouvoir le développement durable dans la formation et la gestion. Toute une batterie de mesures, nouvelles ou déjà en cours de mise en oeuvre, sont mises au service de ces objectifs. Les délégations régionales appliqueront les objectifs nationaux en tenant compte des spécificités de leurs territoires, traduites dans des plans régionaux de développement.

Pour réussir sa mutation, le CNFPT va opérer une profonde réorganisation interne, marquée principalement par la transformation des quatre Enact (écoles nationales d'application des cadres territoriaux d'Angers, Dunkerque, Montpellier et Nancy) en instituts nationaux spécialisés d’études territoriales (Inset). Avec la réduction de la durée des formations d’intégration, l’activité de ces écoles destinées à former les cadres a en effet chuté de moitié. Elles continueront à former les agents, de catégorie A principalement, en complément des délégations régionales. Par ailleurs, elles piloteront "en réseau" des pôles de compétences ayant, outre une mission de formation, une fonction de prospective et de veille. L’Institut national des études territoriales (Inet, implanté à Strasbourg) voit sa mission au service de la formation des cadres supérieurs de la territoriale confortée. Il exercera notamment en s’appuyant sur les Inset. De plus, l’Inet aura la responsabilité de plusieurs pôles de compétences correspondant à des domaines stratégiques pour l’encadrement supérieur (management, communication, pilotage et gestion des ressources).

Nouveau siège parisien 

Par ailleurs, sous l’impulsion d’une direction dédiée, le CNFPT va développer l’évaluation et le contrôle afin de suivre la qualité de ses formations et le degré de satisfaction des collectivités. Enfin, "une réflexion nationale est lancée" pour lutter contre le fort absentéisme des agents en formation. Face à ce problème mis en lumière par une récente étude de la délégation Rhône-Alpes située à Lyon (lire notre article du 10 septembre 2010), la territorialisation des formations engagée ici ou là, et qui va se généraliser, "va porter ses fruits", a estimé François Deluga. En effet, l’une des causes majeures de l’absentéisme des agents, "même si elle n’est pas la seule", est "l’éloignement", a-t-il expliqué.

Le CNFPT entamera sa mutation avec, au printemps prochain, un nouveau siège situé au 80, rue de Reuilly, dans le 12e arrondissement de Paris. Aujourd’hui, son siège est réparti sur trois sites, dont le principal se situe rue d’Anjou, non loin du ministère de l’Intérieur. De ce fait, "le fonctionnement quotidien" de l’établissement parisien est "problématique", sans compter qu’il est "coûteux", a reconnu le président de l’établissement. D’une superficie de 10.000 m2, le nouveau siège a été cédé par l’Unedic pour 66,5 millions d’euros. Outre le CNFPT, il pourrait accueillir le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (CSFPT) et la Fédération nationale des centres de gestion (FNCDG). De telle sorte que dans la capitale, une "maison des collectivités territoriales" verrait le jour, sur le modèle de celles qui existent déjà en province.


Thomas Beurey / Projets publics