Archives

Emploi - Laurent Wauquiez entend poursuivre sa politique en faveur des seniors

Auditionné ce 15 septembre par la commission des affaires sociales du Sénat, le secrétaire d'Etat à l'Emploi s'est montré particulièrement satisfait des premiers résultats de la politique en faveur de l'emploi des seniors. Ceci, alors même que ces seniors avaient, selon Laurent Wauquiez, été "poussés dehors, pour les sortir des statistiques du chômage, au cours des trente dernières années".

Afin de pallier le retard de la France par rapport à ses voisins (la France affiche un taux d'emploi des 55-64 ans de 44,7%, sous la moyenne européenne qui se situe à 46%), le gouvernement a établi un système de surcôte pour valoriser les seniors qui vont au bout de leur carrière, supprimé le dispositif de dispense de recherche d'emploi et obligé les entreprises à signer, avant le 1er janvier 2010, des accords de ressources humaines pour changer leurs habitudes. Des mesures qui permettent au secrétaire d'Etat d'annoncer "un taux d'emploi des seniors en hausse de cinq points au cours des trois dernières années, soit 300.000 seniors de plus, et un taux de chômage des 50-60 ans de 6,1%". Autre satisfaction de Laurent Wauquiez : "80 accords de branche et 33.900 accords d'entreprise ont été signés. Moins de 250 entreprises ont préféré payer la pénalité" (égale à 1% de leur masse salariale et redevable lorsqu'elles n'ont pas conclu d'accord sur l'emploi des seniors).

Le secrétaire d'Etat semble également pouvoir miser sur une certaine évolution des mentalités. Selon deux études publiées en septembre par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l'Emploi, 85% des employeurs considèrent que l'expérience, le savoir-faire et la conscience professionnelle sont des atouts pour les plus de 50 ans par rapport aux autres salariés, 70% estiment que l'augmentation du nombre de seniors dans leur entreprise aurait des effets positifs en termes d'expérience du personnel et 17% des employeurs du secteur marchand craignent même d'être confrontés, dans les cinq ans à venir, à la disparition de certaines compétences-clés détenues par les seniors. Restent cependant quelques inquiétudes des employeurs : 40% d'entre eux pensent que les seniors représentent une contrainte importante, notamment en termes de coût salarial.

Le gouvernement veut poursuivre son action, en intégrant notamment deux outils dans le cadre du projet de loi portant réforme des retraites, a indiqué Laurent Wauquiez : "Le dispositif 'zéro charges' qui a favorisé plus d'un million d'embauches malgré la crise et qui sera transposé aux seniors à travers l'article 32 du projet de loi, [ainsi que] la transmission des savoir-faire et le tutorat, qui concerne 200.000 personnes et dont les plafonds seront majorés."

Enfin, le secrétaire d'Etat se dit préoccupé par les ruptures conventionnelles "amiables" entre les salariés seniors et leurs employeurs. Des conventions qui s'expliqueraient par le faible taux de démission des 50-60 ans. Selon Guy Fischer, sénateur communiste du Rhône, l'entreprise Bosch, à Vénissieux, proposerait des primes de 100.000 à 150.000 euros aux seniors pour obtenir une rupture conventionnelle. Laurent Wauquiez reconnaît que sur les 192.000 ruptures conventionnelles qui ont été signées en 2009, 28.000 concernent les seniors. Mais il affirme que "cette année, on devrait être en dessous". Quoiqu'il en soit, ajoute-t-il, "c'est un sujet sur lequel on reste attentif".
 

Muriel Weiss