L'Association des maires de France boycotte le "comité d'alerte du budget"
L'Association des maires de France (AMF) a fait part ce lundi 14 avril de son intention de ne pas participer au "comité d'alerte du budget", à savoir la conférence sur les finances publiques organisée par le Premier ministre, François Bayrou, ce mardi matin, dénonçant dans un communiqué "une séquence de communication".
"Aucun ordre du jour détaillé ou document de travail n'a été fourni aux organismes convoqués" à cette grand-messe qui réunira plusieurs ministres, des parlementaires, les organismes de sécurité sociale et des représentants des collectivités locales, afin de commencer à travailler sur les économies nécessaires en vue du projet de loi de finances pour 2026.
L'AMF craint que cette réunion ne soit destinée qu'à "exposer les analyses du ministère de l'Économie et des Finances" et à "reproduire une méthode qui exclut toute concertation ou négociation avec les collectivités". Elle dit se tenir en revanche "à la disposition du gouvernement pour une vraie démarche constructive et durable, avec une réunion de travail préparée en amont".
Dimanche, le ministre des Finances, Éric Lombard, a annoncé un effort "de 40 milliards d'euros" l'an prochain, sous forme "essentiellement" d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4% du PIB - objectif 2025 - à 4,6% en 2026. Lundi, il a indiqué devant des organisations patronales que ces économies concerneraient à la fois l'État, la sécurité sociale et les collectivités locales et qu'il espère voir émerger "un consensus" du "dialogue avec toutes les parties prenantes" qui sera initié mardi.
"Quarante milliards, c'est l'écart par rapport à la trajectoire naturelle du budget. Une autre façon de le dire, c'est que nous allons légèrement baisser la dépense publique, très légèrement, par rapport à son niveau de 2025", a-t-il relativisé. L'effort portera donc "essentiellement" sur des "économies". Mais "ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance", a ajouté Éric Lombard. "Avec 57% de PIB de dépenses publiques, on peut tout à fait à la fois réduire les dépenses et maintenir la qualité des services", a-t-il estimé, refusant de qualifier cette politique "d'austérité".
Selon les informations de La Tribune, "8 milliards d'euros d'efforts vont être demandés aux collectivités territoriales".
Ce mardi, après des échanges prévus à huis clos, François Bayrou devrait s'exprimer lors d'une conférence de presse, alors que le gouvernement s'apprête à présenter en conseil des ministres mercredi son plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT). Mais pas d'annonce immédiate à attendre de cette réunion, si ce n'est la création de groupes de travail pour identifier les économies. Elle servira "à la fois à dire où on en est et où on veut aller. Après, il y aura trois mois, trois mois et demi, de mise au point, d'avancée, vers des décisions", a expliqué le Premier ministre au journal Le Parisien.