Habitat - L'année 2010 s'achève sur des signaux positifs pour le secteur du logement
L'expérience de ces dernières années montre que les prévisions en matière d'évolution du marché du logement se caractérisent avant tout par leur capacité à être démenties. Pourtant - et avec la prudence qui s'impose - force est de reconnaître que plusieurs indicateurs publiés en cette fin d'année semblent converger vers une même conclusion : le redressement du marché du logement devrait être à l'ordre du jour de l'année 2011. Le premier indicateur est officiel, puisqu'il s'agit du chiffre des permis de construire délivrés au 3e trimestre 2010. Celui-ci est en progression de 8,9% sur la même période en 2009, ce qui permet de frôler la barre des 100.000 permis délivrés sur trois mois. Sur un an, la progression est même de 10,1%, avec un total de 392.552 permis délivrés. Les ventes de logements neufs enregistrent un redressement plus rapide encore, avec une hausse de 11,2% au 3e trimestre 2010 (30.000 logements neufs vendus), après +7,6% au 2e trimestre et +5,3% au premier. Le prix des maisons individuelles a connu une baisse de 5,1% au 3e trimestre, mais celui des appartements neufs ou anciens a progressé de 7% sur la même période de l'an dernier. Si elle n'est pas de nature à réjouir les candidats à l'accession - dont beaucoup pourront néanmoins bénéficier du nouveau PTZ+ à compter du 1er janvier (prêt à taux zéro rénové) -, cette hausse témoigne en revanche de l'optimisme des promoteurs et des vendeurs. Le seul vrai bémol du côté des chiffres du ministère de l'Ecologie concerne les mises en chantier, qui ont reculé de 2,2% entre août et octobre 2010. Cela ne suffit cependant pas à inquiéter Benoist Apparu, le secrétaire d'Etat chargé du Logement, pour qui "cette fin d'année confirme l'assainissement des fondamentaux du marché du logement neuf".
Des indices incitent à un optimisme.... prudent
L'indicateur de conjoncture réalisé pour le compte de l'Union des maisons françaises et d'EDF montre, pour sa part, que le nombre de ventes brutes de maisons individuelles diffuses a progressé de 22% au cours des douze derniers mois (dont +7% pour le seul moins d'octobre), pour atteindre un total de 197.000 unités. Ce chiffre recouvre toutefois d'importants écarts entre régions, avec des hausses allant de 9% en Ile-de-France à 34% dans l'ouest de la France. Le moral des professionnels commence également à s'améliorer, même si le mouvement reste encore très timide. L'enquête de conjoncture de l'Insee sur le moral des chefs d'entreprise montre ainsi que "le climat conjoncturel poursuit sa lente amélioration dans le secteur du bâtiment" (un point gagné au mois de novembre). Tout en considérant toujours que leurs commandes sont inférieures à la normale, les chefs d'entreprise interrogés par l'Insee estiment néanmoins que "les carnets de commande de novembre 2010 permettent d'assurer six mois et demi d'emploi à temps plein des effectifs, une durée stable depuis plusieurs mois". Même son de cloche du côté de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), qui - soulagée par le maintien à 5,5% de la TVA sur les travaux d'entretien et de rénovation des logements - table sur une prévision de croissance de 1,5% pour l'activité du secteur en 2011. Enfin, un dernier élément peut inciter à un optimisme prudent. Les taux d'intérêt des prêts immobiliers ont en effet atteint en 2010 leurs niveaux le plus bas historique depuis 1945. Ils connaissent certes, depuis quelques jours, une légère reprise (+0,25 point entre novembre et décembre), mais restent pour l'instant très loin de leurs niveaux de 2008 (5%).