Ile-de-France : les mises en vente de logements neufs ont reculé de 74% en un an

L'Association départementale d'information sur le logement de Paris (Adil 75) publie les résultats de sa dernière étude de conjoncture sur le marché du logement neuf. Couvrant l'ensemble de l'Ile-de-France, elle porte sur les chiffres au 31 mars 2009. Ceux-ci témoignent de l'effondrement du marché immobilier francilien, alors même que cette région connaît les besoins les plus importants en matière de logement. Au premier trimestre 2009, les mises en vente de logements neufs affichaient en effet un recul de 74% par rapport à la même période de 2008. Seuls 845 lots ont ainsi été mis en vente dans toute l'Ile-de-France entre le 1er janvier et le 31 mars 2009. La baisse atteint même 110% en Seine-et-Marne (avec un nombre négatif de mises en vente en raison des sorties de programme), 108% dans les Yvelines et 86% en Essonne. La situation est un petit peu moins mauvaise à Paris (-43%) et dans les Hauts-de-Seine (-41%).

Du côté des ventes effectives (à ne pas confondre avec les mises en vente), le premier trimestre 2009 enregistre un léger mieux. Il est vrai qu'il succède à une fin d'année 2008 marquée par un gel quasi total de l'activité "dû à la tétanie aussi bien du côté acheteurs que côté promoteurs". Avec 3.749 lots vendus sur l'ensemble de l'Ile-de-France, les ventes progressent ainsi de 14% au premier trimestre. Ce chiffre recouvre toutefois des écarts importants selon les départements : +33% en Essonne et +19% dans les Hauts-de-Seine, mais seulement +0,4% dans le Val-d'Oise, +1% à Paris et +5% en Seine-et-Marne. En dépit de ce léger redressement, "les volumes [...] n'ont pas retrouvé le rythme de croisière de l'année 2007". Cette embellie se traduit néanmoins par une diminution des durées moyennes de commercialisation (délais de vente) qui restent cependant élevés, notamment en Seine-et-Marne (14 mois), dans le Val-d'Oise (11 mois), ainsi qu'à Paris et dans les Yvelines (8 mois).

Conséquence de cet effondrement des mises en vente et de cette légère reprise du volume des ventes effectives : le stock de logements disponibles à la commercialisation diminue. Avec 11.328 lots disponibles à la vente sur l'Ile-de-France au premier trimestre 2009, il est en baisse de 12% par rapport à la même période de 2008. Cette évolution est l'un des facteurs expliquant que les prix sont loin de suivre la même évolution. D'autres facteurs contribuent à ce phénomène : le fait que les effets de la conjoncture sur les prix de l'immobilier apparaissent toujours à retardement, ou encore la persistance d'un déséquilibre structurel entre la demande et l'offre de logements en Ile-de-France. Malgré ces effets retardateurs, le premier trimestre 2009 "affiche des prix qui stagnent et commencent à s'orienter concrètement à la baisse". La plupart des départements franciliens enregistrent ainsi, sur le premier trimestre, une diminution ou une stagnation du prix moyen du mètre carré comprise entre -2,6% et +0,4%. Seuls Paris (+1,9%) et le Val-de-Marne (+2,5%) affichent toujours un prix moyen à la hausse, mais en nette décélération. L'Adil 75 se montre en outre très prudente sur ces évolutions, qui pourraient être sous-évaluées. Les prix considérés sont en effet ceux affichés et ne prennent donc pas en compte les éventuelles marges de négociation.

 

Jean-Noël Escudié / PCA