Etablissements médicosociaux - L'Anesm formule des recommandations sur la vie sociale des résidents en Ehpad
L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux (Anesm) poursuit la publication de ses recommandations de bonnes pratiques professionnelles sur la qualité de vie en établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Après un premier volume consacré à l'accueil en établissement et un second sur l'organisation du cadre de vie et de la vie quotidienne (voir nos articles ci-contre du 7 février et du 16 septembre 2011), l'Anesm publie le troisième volet de cet ensemble, consacré à "La vie sociale des résidents en Ehpad". Il reste encore un dernier volet à paraître, dans le courant de 2012, qui sera consacré à l'impact des éléments de santé sur la qualité de vie.
Ce troisième volet est conforme à l'esprit de la démarche : vocation très opérationnelle et approche pragmatique, recommandations s'appuyant sur les travaux d'experts reconnus et de représentants du terrain, résumé des recommandations en fin de chapitre, exemples pratiques et restitution de démarches ou initiatives réelles à titre d'illustration...
Le document est organisé en quatre chapitres. Le premier est consacré aux relations entre les résidents. Il aborde notamment les moyens de faciliter ces relations (par exemple à travers des espaces conviviaux, en facilitant les rencontres lors des "temps intermédiaires" ou en organisant un temps de vie sociale après le dîner), l'optimisation de la mise en relation dans le cadre des activités d'animation ou encore l'implication de tous les professionnels dans la vie sociale des résidents. Ce dernier point passe en particulier par le fait de confier la responsabilité de la coordination des acteurs de la vie sociale à un professionnel formé à l'animation sociale, inclus dans l'équipe d'encadrement et par la formation des professionnels impliqués régulièrement dans une activité de groupe au repérage et à l'apaisement des tensions.
Dans le même esprit, le second chapitre traite des relations avec les proches. Il formule pour cela diverses recommandations afin de faciliter le maintien des relations entre les résidents et leurs proches (par exemple en apportant un soutien logistique et professionnel aux initiatives organisées par des proches pour un groupe de résidents), de reconnaître la place des proches dans l'accompagnement du résident, mais aussi d'impliquer les autres acteurs de la vie sociale dans l'établissement (en l'occurrence les bénévoles).
Le troisième chapitre se penche sur la participation du résident et de ses proches à la vie de l'établissement. C'est sans doute celui qui fait l'objet du cadre juridique le plus précis. L'Anesm recommande ainsi de renforcer l'efficacité du conseil de la vie sociale (grâce à l'information et la formation des résidents et des proches), mais aussi de développer d'autres formes de participation collective formelle, par exemple en favorisant la constitution et l'animation de lieux de débats et de participation sur différents sujets. L'Agence préconise aussi de prendre en compte l'expression de tous les résidents en dehors des cadres formalisés de participation (grâce notamment à une formalisation des demandes individuelles et en organisant un système de recueil d'avis des résidents sur les différents thèmes de la vie dans l'établissement sous des formes adaptées aux particularités des résidents) et d'encourager la participation des familles et de leurs associations.
Enfin, l'Anesm s'attache aux moyens de favoriser la participation du résident à la vie de la cité. Cela passe en particulier par le fait de rendre possible les rencontres avec les autres citoyens de la ville ou du village et de favoriser l'exercice des droits civiques par les résidents (grâce à l'information et à l'organisation des transports vers le lieu de vote), mais aussi par la reconnaissance du rôle des résidents comme acteurs économiques. Sur ce dernier point, certaines recommandations pourront surprendre, à l'image de celles consistant à favoriser l'usage de l'argent pour les prestations complémentaires (boutique, café...) ou à organiser la venue de commerçants ou prestataires au sein de l'établissement.