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Personnes âgées - Bientraitance en établissement : tous les résultats sont à la hausse

L'Anesm publie la seconde livraison de son étude sur la bientraitance des personnes âgées en Ehpad. Tous les indicateurs enregistrent une amélioration, qu'il s'agisse de l'évaluation initiale, du projet personnalisé du résident, de la gestion des situations à risques ou du reccueil des plaintes.

L'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux (Anesm) publie la seconde livraison de son étude sur la bientraitance des personnes âgées. La première vague avait été présentée il y a 18 mois (voir notre article ci-contre du 5 mars 2010). Cette enquête récurrente remonte à l'opération "Bientraitance des personnes âgées" lancée par le gouvernement à l'automne 2008 (voir notre article ci-contre du 16 octobre 2008). L'enquête s'appuie sur un questionnaire d'autoévaluation adressé à près de 7.000 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et qui a fait l'objet d'un taux de retour de 87% avec, au final, 4.836 questionnaires exploités (71%).
Le principal enseignement de cette seconde vague est que l'ensemble des résultats - regroupés en quatre grandes thématiques - sont à la hausse, ce qui traduit à la fois l'impact de la politique des pouvoirs publics en faveur de la bientraitance et la prise de conscience des établissements. Ainsi, sur l'évaluation initiale, tous les indicateurs enregistrent une amélioration notable : +5 points pour les établissements organisant une visite préalable systématique des lieux (37% contre 32%), +8 points sur le recueil de l'accord de résidents sur leur entrée en Ehpad (50% contre 42%), +4 points pour l'organisation d'un temps d'accueil personnalisé (52% contre 48%), +11 points sur le recueil des habitudes, des centres d'intérêt et des potentialités du résident (70% contre 59%), +8 points pour le recueil des attentes de la personne (48% contre 40%) et la même progression pour le recueil des attentes de l'entourage (48% contre 40%).

Des procédures formalisées largement répandues

Bien que moins spectaculaires, les progrès sont également sensibles sur le volet relatif au projet personnalisé du résident. Le niveau de réponses positives reste toutefois encore très loin de la moyenne : +3 points pour le projet personnalisé élaboré en équipe avec le résident (22% de réponses positives contre 19%), +4 points pour l'évaluation de l'impact et l'appréciation du projet personnalisé par le résident (18% contre 14%), +5 points pour la réévaluation du projet personnalisé à la demande du résident (35% contre 30%) et +3 points pour la réévaluation à la demande de l'entourage (27% contre 24%).
Sur la mise en place de procédures formalisées de gestion des situations à risques ou des faits avérés de maltraitance, les taux de réponses positives sont en revanche très élevés. Ainsi, 91% des Ehpad - contre 86% dans la vague précédente (+5 points) - ont mis en place des procédures de gestion du recours à la contention lorsque celui-ci se révèle indispensable (personne agitée et dangereuse pour elle-même et pour les autres résidents). De même, 84% des établissements ont instauré des procédures de gestion des événements indésirables, contre 78% lors de l'étude 2009 (+6 points). Enfin, même si la progression est spectaculaire (+14 points en 18 mois), on peut s'étonner que seuls 74% des Ehpad ont mis en place une procédure formalisée de traitement des faits de maltraitance, même s'il est probable que les structures ayant répondu par la négative n'ont pas été confrontées à de tels faits.
La dernière partie du questionnaire regroupe des items plus disparates mais, eux aussi, en net progrès. Dans plus de huit établissements sur dix (82% contre 74%), le conseil de la vie sociale (CVS) est ainsi chargé de recueillir les suggestions et les plaintes émanant des résidents et/ou de leur entourage. De même, 60% des Ehpad (contre 51% dans la précédente vague) estiment que le CVS permet une expression réelle des résidents. Enfin - et le chiffre est à noter au regard de l'importance de l'échantillon -, 100% des établissements assurent une continuité de la fonction de soins durant la nuit, contre 90% il y a 18 mois.
Au final, l'étude renvoie l'image d'établissements qui ont bien intégré les enjeux de la bientraitance et de la prévention de la maltraitance et qui ont accompli des efforts importants sur l'évaluation initiale. Mais la construction du projet personnalisé reste encore très nettement perfectible, même si la participation de certains résidents à son élaboration peut être difficile à obtenir compte tenu de la forte prévalence des troubles cognitifs. 

 

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