Formation - La région Poitou-Charentes finance à son tour des formations de salariés en chômage partiel
Inquiètes pour l'emploi local, les régions sont de plus en plus nombreuses depuis le début de l'année à débloquer des fonds d'urgence pour financer les formations des salariés en chômage partiel. Après l'Alsace, la Franche-Comté, la Lorraine, les Pays-de-la-Loire ou Rhône-Alpes, c'est maintenant au tour de la région Poitou-Charentes. Le conseil régional a en effet mis en place la "Garantie régionale de ressources emploi formation" (GRREF) qui permet de soutenir les efforts de formation des entreprises et de favoriser la qualification des salariés dont l'emploi est menacé par la situation économique. Cette aide concerne les entreprises régionales relevant du secteur privé, et rencontrant, du fait de la crise économique, des difficultés risquant de conduire à des suppressions d'emploi. Côté salariés, elle est destinée à ceux dont l'emploi est menacé à court terme et dont le revenu est inférieur à 1,5 Smic (sur l'année antérieure). Son objectif : financer les actions de qualification inscrites au plan de formation de l'entreprise bénéficiaire, d'une durée de 1.200 heures maximum. La GRREF dispose d'un budget de 1,395 million d'euros, auquel s'ajoutera probablement un financement supplémentaire du Fonds social européen (FSE), mais uniquement dédié aux petites entreprises. "Les régions ne devraient pas être sur le financement des formations des salariés, explique Sylvie Petitjean, directrice générale adjointe en charge de l'éducation et de la formation au conseil régional de Poitou-Charentes, mais on ne peut pas avoir une compétence générale économique sans se demander comment on va accompagner les populations, y compris les salariés". L'idée est de créer un effet de levier pour inciter les autres acteurs à participer au financement. "Il y a par exemple une entreprise à Châtellerault qui n'a pas payé son OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) depuis des années ; la région va financer une partie des formations de ses salariés qui sont en chômage partiel, et elle négocie actuellement pour amener cet OPCA à participer aussi au financement", détaille Sylvie Petitjean. La région avait déjà joué ce rôle d'"incitateur" en organisant il y a trois ans la conférence des financeurs. "Comment faire pour que les gens réagissent vite et se mobilisent, c'est notre leitmotiv", assure Sylvie Petitjean. Et la stratégie est gagnante pour tout le monde : le salarié développe de nouvelles compétences sur son temps de chômage partiel, l'entreprise dispose d'un personnel mieux formé.
Emilie Zapalski