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Tourisme - La ministre du Tourisme s'inquiète du faible nombre d'hôtels classés

Le 24 juillet, les hôtels - et les autres types d'hébergements touristiques - ne pourront plus arborer leur traditionnel classement. A cette date, celui-ci perdra en effet toute valeur légale au profit du nouveau dispositif de classement mis en place par la loi du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques.

Les établissements qui laisseraient sur leur devanture la traditionnelle plaque bleue hexagonale avec ses étoiles blanches, ou continueraient d'y faire référence dans leurs documents de présentation ou leur papier à en-tête, seront susceptibles de sanctions dès le 24 juillet prochain (voir nos articles ci-contre). Pourtant, à dix jours de cette échéance, la réforme du classement des hébergements touristiques est encore très loin d'être entrée dans les faits, même si tout le cadre juridique et pratique est opérationnel.
Sylvia Pinel, ministre du Tourisme, a tiré la sonnette d'alarme. A l'occasion de la conférence de presse du 11 juillet (voir aussi article d'hier), elle a indiqué que seuls 6.555 établissements hôteliers - sur environ 20.000 hôtels concernés - sont aujourd'hui à même de faire état du nouveau classement et d'arborer la nouvelle signalétique (plaques argent et bordeaux). La ministre a estimé ce chiffre "insuffisant car nous sommes proches de la date limite" et rappelé que "la volonté du gouvernement est d'avoir un maximum d'hôtels classés".

Perdre une étoile ou investir ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce retard, comme l'encombrement des procédures ou la méconnaissance des dates limites. Mais la vraie raison est ailleurs. La réforme du classement n'est pas qu'une affaire de changement de couleur et de forme de la plaque. Ce sont surtout les critères de classement différents avec, par exemple, la prise en compte de nouveaux éléments comme l'équipement en TIC ou l'accessibilité aux personnes handicapées. Pour nombre d'établissements, le choix est délicat : accepter de perdre une étoile ou procéder à des investissements coûteux pour se mettre en conformité avec les nouvelles normes. Sans que le chiffre ait jamais été démontré, le coût total des mises aux normes était estimé - au moment de la discussion de la loi de 2009 - à environ dix milliards d'euros...
Même si l'on peut s'attendre à des classements de dernière minute au cours de l'été, le retard pris risque de nuire sérieusement à la lisibilité de l'offre touristique française, notamment vis-à-vis des touristes étrangers. Ainsi que l'a expliqué Sylvia Pinel lors de sa conférence de presse, "le classement permet de rassurer le consommateur. Il permet aux touristes de choisir un hôtel en ayant connaissance de la qualité et du niveau de prestations qu'ils trouveront".