La limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires s'appliquera bien au 1er juillet, affirme Jacqueline Gourault
Lors d'un débat en séance au palais du Luxembourg ce 5 juin sur les conclusions du rapport du groupe de travail sénatorial sur la sécurité routière, Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, a affirmé qu'il n'était pas question de différer l'entrée en vigueur de l'abaissement de la vitesse maximale à 80km/h sur les routes secondaires. Il est aussi exclu de revoir le périmètre du réseau concerné : la mesure s'appliquera bien à l'ensemble des routes à double sens sans séparateur central.
Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, a opposé une fin de non-recevoir ce 5 juin à la proposition du groupe de travail sénatorial sur la sécurité routière, qui préconisait, dans un rapport présenté le 19 avril dernier, de réserver l'abaissement de la vitesse maximale à 80km/h sur les routes secondaires à celles qui concentrent le plus d'accidents et de décentraliser la décision au niveau des départements (lire notre article). Cette proposition aurait nécessité un report de la mesure décidée par le gouvernement en janvier dernier et qui doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain, malgré une vive opposition des usagers de la route mais aussi de nombreux élus, notamment dans les territoires ruraux.
"C'est toujours l'Etat qui a pris les décisions d'abaisser les vitesses maximales autorisées, a rappelé d'emblée la ministre lors du débat en séance sur les conclusions du rapport sénatorial. Le cadre réglementaire autorise les autorités locales à fixer des vitesses maximales autorisées plus restrictives, par exemple 50 km/h sur les routes départementales dans les parties urbanisées."
"Routes les plus accidentogènes"
"Ce n'est pas la volonté du gouvernement d'étaler les mesures prises dans le cadre du plan sécurité routière", a-t-elle affirmé. Pour la ministre, la diminution de la vitesse maximale autorisée va bien s'appliquer aux routes les plus accidentogènes. "Il n'y a pas lieu de remettre en cause les études scientifiques faites par les organismes d'Etat comme le Cerema, a poursuivi Jacqueline Gourault. Les routes pour lesquelles il faut baisser la vitesse (…) sont déjà bien identifiées. Elles ont été déterminées par le croisement des données recueillies localement et de celles fournies par les conseils départementaux qui connaissent le réseau." "Ne pas appliquer la mesure sur tout ou partie du réseau sur lequel on constate le plus de décès serait incompréhensible", a-t-elle martelé. En outre, "les conditions de circulation sur un réseau doivent pouvoir être intégrées par tous les usagers, a-t-elle ajouté. Il est donc indispensable de fixer une vitesse par défaut. Dans le cas contraire, en raison de nombreuses variations de vitesse, la cohérence du réseau n'existerait plus".
"Mesure expérimentale"
"Dans ces conditions, tout commande que la mesure entre en application au 1er juillet 2018 pour l'ensemble des routes bidirectionnelles sans séparateur central, à l'exception des tronçons à quatre voies ou à trois pour le seul sens du créneau de dépassement, où le dépassement peut se faire avec moins de risque", a soutenu la ministre. "Comme l'a rappelé le président de la République, il s'agit d'une mesure expérimentale, a-t-elle encore dit. Après une évaluation d'ores et déjà mise en place, le président a indiqué les options qui s'ouvriront au gouvernement : revenir en arrière, adapter ou maintenir la mesure."