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Transports - La Fnaut craint que les contrats de plan Etat-régions se détournent du ferroviaire

La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) a alerté le 16 mai sur la tournure prise par les premières négociations sur les contrats de plan Etat-régions (CPER), qui devraient être signés au second semestre 2014.

Le bilan est rude. "C'est sans la moindre concertation avec le public que le processus de négociation des CPER a débuté, avant d'être suspendu à l'écotaxe en raison du manque de visibilité de l'Etat sur ses propres ressources", déplore l'association d'usagers. L'été dernier, elle saluait certes le fait que ces futurs contrats de plan se dotent d'un volet mobilité, qui devrait donner du lest à des projets de proximité. Mais elle regrettait le tournant pris par le gouvernement, depuis remanié, en faveur de projets autoroutiers "contradictoires avec la transition écologique et énergétique". Sa ligne n'a pas changé : la prochaine génération de contrats, qui voit revenir dans son périmètre l'aménagement du réseau routier, va signer selon elle "l'abandon des lignes ferroviaires, régionales et interrégionales les moins fréquentées".

Lignes régionales menacées

Qu'en disent les régions ? Pour la fédération, "elles acceptent volontiers cette orientation de l'Etat, la disparition de certaines lignes ferroviaires leur permettant de faire des économies grâce aux transferts sur route de services TER [par des] élus qui restent persuadés des bienfaits économiques des investissements routiers". Exemple : en Rhône-Alpes, où cinq lignes régionales sont menacées de fermeture et des ralentissements de trains déjà imposés, la non-poursuite par Réseau ferré de France (RFF) de l'entretien d'un tronçon central va condamner celui-ci "en 2023 au plus tard". Des cas de figure similaires sont pointés en Auvergne et Poitou-Charentes. La Fnaut a par ailleurs dénoncé un décalage "évident", chez de nouveaux élus municipaux, entre "orientations d'arrière-garde et souhaits de l'opinion". L'enquête qu'elle a réalisée sur ces nouveaux élus n'est, selon elle, guère réjouissante pour l'avenir du transport collectif : elle craint même un "retour aux années Pompidou". Maire d'Amiens boudant le tramway, méfiances à l'égard de ce moyen de transport chez les élus d'Angoulême, d'Aubagne, de Nancy, d'Avignon… Enfin, la suppression de voies réservées aux bus et cyclistes, une mesure constatée dans plusieurs villes comme Evreux ou Tourcoing, l'inquiète également. Tout comme la généralisation du stationnement gratuit le week-end ou la première heure de la journée.