Innovation - La Datar va lancer la deuxième vague de sélection des grappes d'entreprises
La Datar a fait le point sur sa politique de grappes d'entreprises, à l'occasion de l'assemblée générale de l'association France Clusters, organisée le 18 juin à Maisons-Alfort. Une politique lancée à l'automne 2009, destinée à faire reconnaître les réseaux d'entreprises et à les aider à se développer. 42 grappes d'entreprises ont été sélectionnées lors de la première vague de sélection lancée en octobre 2009, sur 112 dossiers présentés. Des grappes qui vont pouvoir bénéficier prochainement du soutien financier de la Datar. Un budget de 10 millions d'euros est ainsi mobilisé pour l'année 2010 et la même somme pour 2011, avec une aide moyenne de 200.000 euros par grappe. Les actions financées par la Datar concernent des actions d'animation ou des actions collectives en faveur des entreprises membres des grappes, des investissements sur des projets structurants, et un appui à la structure de gouvernance. Plutôt satisfaite de cette première vague de sélection, même si les réponses sont jugées trop disparates, la Datar en a néanmoins tiré certains enseignements. Premier point : le calendrier, jugé par tous trop serré et qui sera revu lors de la seconde vague de sélection, pour permettre aux grappes d'entreprises de mieux préparer leurs dossiers de candidature. Peu de modifications de fond seront apportées au cahier des charges de l'appel à projets, en revanche, la Datar compte mieux encadrer les projets. "On ne vous a pas assez cadré, du coup il y a eu un manque de structuration dans les réponses", a ainsi souligné Joachim Queyras, responsable du pôle "Innovation et clusters" à la Datar, estimant aussi que "le travail ne fait que commencer" et qu'il va falloir "valoriser le dispositif." Et la liste des actions à mettre en place est longue : mettre en œuvre les modalités de suivi, travailler, avec France Clusters, sur l'animation nationale des grappes d'entreprises, intégrer le dispositif dans les réflexions en cours sur le grand emprunt, histoire de pouvoir en bénéficier, et définir une politique globale des clusters, pôles et grappes d'entreprises à la fois… "A terme, il faut développer la complémentarité entre les pôles et les grappes d'entreprise, l'idée étant de proposer dans les prochains mois une politique globale des clusters, dans laquelle le lien entre pôles et grappes est défini", a précisé Joachim Queyras. Des actions qui semblent nécessaires car les grappes d'entreprises, lauréates ou pas, ont de multiples questions sur le dispositif, et, parfois, des inquiétudes sur la cohérence entre les pôles et les grappes, notamment, mais aussi sur les moyens et la possibilité pour les grappes lauréates de se servir de leur nouveau statut ou sur la pérennité des moyens financiers fournis par la Datar. "On ne veut pas que les grappes que nous soutenons deviennent dépendantes de nos subventions", a expliqué le responsable de la Datar. Si les financements pour la centaine de grappes qui seront choisies à l'issue de la seconde vague de sélection, sont assurés pour les années 2010 et 2011, rien n'est pour le moment prévu pour 2012 et les années suivantes… Certaines grappes d'entreprises ont pris les devants, organisant leur financement, à l'image de Néopolia qui commence à demander une contribution financière supplémentaire à leurs adhérents de base. "L'appel à projets de l'Etat c'est un coup pour fédérer les gens autour d'une action mais ce n'est pas structurant, confirme à Localtis Jean-Luc Ansel, président de France Clusters et directeur du pôle de compétitivité Cosmetic Valley. Il ne faut pas compter que sur les financements de l'Etat, il faut avoir une réflexion sur les moyens de trouver d'autres financements pour se développer." La seconde vague de sélection des grappes d'entreprises va démarrer fin juin 2010, la date limite de dépôt des dossiers ayant lieu mi-octobre 2010, pour une annonce des résultats à partir de janvier 2011. En attendant, les grappes déjà sélectionnées font parvenir leurs plans de financement qui devront être approuvés d'ici le 25 juin. "Les volumes financiers demandés correspondent à peu près au financement disponible à la Datar, a ajouté Joachim Queyras. Donc, normalement, il n'y aura pas de coupes sur les budgets proposés."
Emilie Zapalski