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Universités - La BEI mobilisera 1,3 milliard d'euros pour "accélérer" les opérations campus

La BEI (Banque européenne d'investissement) s'est engagée, le 3 février 2014, à mobiliser 1,3 milliard d'euros pour "accélérer" la réalisation des opérations campus sur le territoire français. Son vice-président a signé, à Lille, une convention en ce sens avec Pierre Moscovici et Geneviève Fioraso. Les prêts de la BEI permettront, grâce à des taux peu élevés, de "baisser les coûts de financement" de treize campus. Ils viennent en complément du soutien de la Caisse des Dépôts.

"Nous lançons aujourd'hui à Lille un plan d'investissement de 2,6 milliards d'euros dans les opérations campus", a déclaré, lundi 3 février, Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI (Banque européenne d'investissement), avant de signer une convention de partenariat avec les ministres de l'Économie et des Finances, et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. "La BEI et la Caisse des Dépôts apporteront chacune 1,3 milliard d'euros sous la forme de prêts à 25 ans, ce que les banques commerciales ne pourraient pas proposer aujourd'hui", a-t-il précisé, rappelant que depuis la signature d'un accord en juin 2013, "la CDC et la BEI peuvent apporter chacune 50% des investissements publics prioritaires" (voir notre article ci-contre du 14 juin 2013).

Un taux plus intéressant que celui des banques privées

"La BEI sera le partenaire de la rénovation et de la modernisation des campus universitaires, en proposant des taux en général plus intéressants que les banques privées", s'est félicité Pierre Moscovici. Ces financements sont destinés à treize campus : Lille, Saclay, Aix-Marseille, Bordeaux, Condorcet (à Aubervilliers), Grenoble, Lyon, Montpellier, Paris (intra-muros), Strasbourg, Toulouse, Lorraine et Paris-Est (Marne-la-Vallée).
L'intervention de la BEI est devenue possible depuis un article de la loi de programmation des finances publiques 2012-2017. "Cet article autorisant les universités françaises à emprunter auprès de la Banque européenne d'investissement marque un changement historique", a considéré Philippe de Fontaine Vive. "Les universités passent d'une logique purement budgétaire, faite de subventions, à une logique véritablement économique", a-t-il ajouté, parlant d'un "exemple clair et net de modernisation publique".

A Lille, 21 millions de la BEI, 96 millions des collectivités…

"Si nous avons choisi de signer cette convention ici, à Lille, c'est parce que votre campus sera le premier à bénéficier des prêts de la BEI, pour un montant de 21 millions d'euros", a déclaré Geneviève Fioraso aux présidents des trois universités lilloises. Un premier PPP (partenariat public-privé) de 61 millions d'euros a été signé le 23 décembre 2013 par Lille-II et Lille-III avec la société Eiffage, pour mettre en chantier trois grands projets immobiliers.
Les collectivités territoriales insistent sur leur implication financière dans le plan campus Grand Lille. "Lille métropole communauté urbaine investit 31 millions d'euros, le conseil général du Nord 27 millions d'euros, la région 37,5 millions d'euros. L'effort conjoint des collectivités s'élève donc à 96 millions d'euros, là où il ne devait être que de 90", détaille Sandrine Rousseau, vice-présidente (EELV) du conseil régional Nord-Pas-de-Calais.

… et combien de l'Etat ?

Ces mêmes collectivités demandent à l'État de remplir ses engagements. "Avec 82,2 millions d'euros aujourd'hui, force est de constater que le compte n'y est pas tout à fait", déplore Sandrine Rousseau. "Certains crédits sont repoussés, certaines opérations sont décalées, mais à un terme que nous ne connaissons pas", ajoute-t-elle, évoquant notamment les équipements sportifs et le "learning center" prévus sur le campus de Lille-III.
La réalisation de ce learning center a été reportée après la découverte d'amiante dans le bâtiment de la bibliothèque universitaire, qui doit servir de socle au projet. Ce qui fait dire à Geneviève Fioraso : "Je suis bien consciente que la nécessité du désamiantage ainsi que le décalage de certains projets puissent susciter des interrogations" mais, promet-elle, "l'État assumera toutes ses responsabilités".
La ministre évoque quant à elle "une enveloppe budgétaire de l'État de 110 millions d'euros, abondée presque à parité par les collectivités locales". Elle annonce "qu'en 2014, le site [lillois] bénéficiera de 5 millions d'euros supplémentaires pour la rénovation et l'extension du complexe sportif de la Cité scientifique de Lille-I à Villeneuve d'Ascq", somme issue des intérêts intercalaires tirés des dotations campus.
Les collectivités locales contestent depuis 2009 ce chiffre de 110 millions d'euros arguant que cette somme comprend les frais engagés au titre des études préalables et des constructions (pour plus de 90 millions d'euros), mais aussi les provisions pour les réparations et le gros entretien des infrastructures sur la durée.

 

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