Archives

Insertion - La baisse du nombre de Rmistes se confirme et s'amplifie

Comme chaque trimestre, la Caisse nationale d'allocation familiales (Cnaf) et la direction de la Recherche, de l'Evaluation, des Etudes et des Statistiques (Drees) des ministères sociaux publient les statistiques relatives au RMI. La présente édition concerne le dernier trimestre 2007 et, par conséquent, l'ensemble de l'année calendaire. Elle confirme l'accélération du mouvement de réduction du nombre d'allocataires du RMI apparu vers le milieu de l'année 2006. Au 31 décembre 2007, 1,158 million de foyers percevaient cette allocation en métropole et dans les DOM. En un an, le nombre de bénéficiaires a ainsi diminué de 100.000 personnes, soit une baisse de 8,3% (dont 1,5% sur le dernier trimestre). Ce chiffre est à comparer avec celui de 2006, qui avait vu un recul de seulement 1%.
Autre bonne nouvelle pour les départements : alors qu'en 2006, les dépenses liées au RMI avaient continué de croître (+3,6%) en dépit du léger recul du nombre d'allocataires, la baisse plus prononcée observée en 2007 se traduit - pour la première fois depuis de longues années - par un recul de 3,2% du montant total versé au titre du RMI (-5% hors effet de la revalorisation du barème). Les versements représentent toutefois encore une enveloppe de 6,01 milliards d'euros.
Le recul du nombre de Rmistes touche l'ensemble du territoire : en 2007, aucun département n'a connu une progression de son nombre d'allocataires (seule la Meuse a enregistré une stabilité de ce dernier). La baisse est spectaculaire notamment en région Paca (-15,8% dans les Alpes-de-Haute-Provence, -12,3% dans les Bouches-du-Rhône, -12% dans le Var) ou en région Centre (-16,9% dans l'Indre, -13,1% en Indre-et-Loire). Elle est moins marquée en Alsace-Lorraine, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Languedoc-Roussillon, mais cette dernière région avait déjà connu une baisse significative en 2006.
La Drees et la Cnaf expliquent cette évolution par la combinaison de deux phénomènes. Le premier est bien sûr l'amélioration du marché du travail. Les premiers signes en sont apparus à la mi-2005 et ont commencé à faire sentir leurs effets sur le RMI environ un an plus tard. En 2007, l'emploi salarié dans les secteurs principalement marchands non agricoles a ainsi progressé de 1,9%, tandis que les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM catégories 1 et 6) reculaient de 7,4% et les chômeurs non indemnisés de 10,4%.
La seconde cause tient aux "effets mécaniques liés à la réforme du dispositif d'intéressement" à la reprise d'activité (introduite par la loi du 23 mars 2006 relative au retour à l'emploi et sur les droits et les devoirs des bénéficiaires de minima sociaux). Enfin, on peut supposer que le renforcement des contrôles depuis deux ans - à l'initiative des CAF ou des départements - joue également un rôle, même s'il est sans doute très limité.

 

Jean-Noël Escudié / PCA

 

Référence : direction de la Recherche, de l'Evaluation, des Etudes et des Statistiques, Caisse nationale d'allocations familiales : "Le nombre d'allocataires du RMI au 31 décembre 2008" (Etudes et Résultats, numéro 627, mars 2008).