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Jean Rottner, nouveau président de la région Grand Est

Maire de Mulhouse depuis 2010 et président de la Fédération nationale des agences d'urbanisme (Fnau), Jean Rottner, 50 ans, a été élu ce 20 octobre président (LR) de la région Grand Est, succédant à Philippe Richert (également LR), qui avait démissionné fin septembre, quittant en même temps la présidence de Régions de France.
Candidat de la majorité LR-UDI-MoDem à l'assemblée régionale, Jean Rottner, médecin urgentiste de formation, a été élu sans surprise face à la présidente du groupe FN Virginie Joron, 43 ans, lors d'une séance plénière du conseil régional, à Metz. Il a obtenu la majorité absolue avec 96 voix, contre 35 pour Virginie Joron et une voix pour le socialiste Christophe Choserot. Il y a eu en outre 37 bulletins blancs ou nuls, sur 132 suffrages exprimés. 169 conseillers régionaux étaient appelés à voter.
A l'assemblée régionale du Grand Est, le groupe LR-UDI-MoDem compte 104 sièges, le FN 35, le PS 19, et les Patriotes, formation issue de la scission du FN, 11. Compte tenu du rapport des forces politiques, le groupe socialiste avait décidé de ne pas présenter de candidat. De même, le groupe des Patriotes, a finalement renoncé à présenter la candidature de Florian Philippot, son président et ancien bras droit de Marine Le Pen.
Son élection entraînant "une incompatibilité des mandats", Jean Rottner "cesse de facto d'être maire de Mulhouse, tout en restant membre du conseil municipal", a indiqué dans un communiqué Michèle Lutz, maire de Mulhouse par intérim. Le nouveau président de région a confirmé devoir "abandonner le coeur serré" son mandat de maire.
Dans son premier discours de président, Jean Rottner a évoqué les priorités de sa mandature : "l'emploi, la jeunesse, les territoires, les mobilités et la vocation européenne de notre région", s'affichant comme "un président responsable", "président de tous" qui "refuse le repli sur soi". "Je serai le président qui s'engagera pour que les identités, les histoires, les spécificités soient considérées. Mieux, la région doit nous faire vivre", a-t-il déclaré avant d'assumer son opposition passée à la réforme territoriale. "Mon attachement à l'Alsace ne peut être discuté", a-t-il martelé.
Jean Rottner s'était notamment fait connaître pour avoir lancé en 2014 une pétition visant à proposer un projet alsacien alternatif à la réforme territoriale - voulue par le président François Hollande - qui avait créé une grande région Est regroupant la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l'Alsace. "Je reste persuadé qu'à cette époque, j'avais raison. Rappelez-vous la manière dont le gouvernement a bricolé cette réforme", a souligné le nouveau président. "La République a cependant choisi. Et les lois de la République s'imposent à tous", a-t-il ajouté, pour justifier son accession à la tête d'une région dont il a combattu les contours.