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Le président de Régions de France, Philippe Richert, démissionne et quitte la politique

Philippe Richert a annoncé samedi 30 septembre qu'il quittait la présidence de la région Grand Est, ainsi que celle de l'association Régions de France, afin de mieux "passer la main" à d'autres responsables de sa majorité, en vue des élections de 2021.
"J'ai décidé de ne pas aller au bout de mon mandat", a expliqué Philippe Richert (LR), 64 ans, lors d'un discours au siège du conseil régional à Strasbourg, devant plusieurs dizaines d'élus de sa majorité et de collaborateurs. "Je me retire totalement du conseil régional et de toutes mes fonctions électives, notamment la présidence de Régions de France", a-t-il ajouté, précisant, avec une certaine émotion dans la voix, qu'il se tiendrait désormais "en retrait" de la politique.
C'est l'actuel premier vice-président du conseil régional, le président de la communauté d'agglomération de Metz Jean-Luc Bohl, qui assurera l'intérim à la tête de la collectivité, jusqu'à l'élection formelle d'un successeur, d'ici à un mois. Quant à la présidence de l'association des présidents de régions dont le congrès se tenait deux jours plus tôt à Orléans, elle sera exercée par intérim par le président délégué François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire.
Dans la majorité LR/UDI du Grand Est, plusieurs noms sont évoqués, dont ceux de la Nancéienne Valérie Debord (l'une des porte-parole nationaux des Républicains), ou du maire LR de Mulhouse, Jean Rottner.
Soulignant que "les cimetières sont nombreux de ceux qui pensent qu'ils étaient irremplaçables", Philippe Richert a justifié sa décision par la nécessité de préparer le prochain scrutin régional, prévu en 2021. "Je ne serai pas candidat, donc ça ne sert plus à rien que moi je me fasse connaître. Ce qui est important c'est que l'équipe (qui sera candidate) se fasse connaître. On ne peut pas dire au dernier moment : 'Allez, je ne me représente pas, débrouillez-vous', on prépare !", a expliqué l'ancien ministre des collectivités territoriales de Nicolas Sarkozy.
Philippe Richert avait accédé en janvier 2016 à la tête de la région Grand Est (née de la fusion de l'Alsace, de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne).
Il avait auparavant présidé la région Alsace de 2010 à 2015 - il était alors la seule personnalité de droite à diriger une région française - après avoir présidé le conseil départemental du Bas-Rhin de 1998 à 2008.
Selon la presse régionale, Philippe Richert était las, voire "blessé", ces derniers temps par les offensives répétées d'un certain nombre de responsables politiques alsaciens prônant le retour à une région Alsace dans ses limites d'avant la réforme de 2015.  Dans son discours de samedi, il a évoqué cette controverse en rappelant qu'il avait dans un premier temps combattu cette fusion, mais qu'il assumait d'avoir ensuite pris la tête d'une collectivité qui n'efface en rien, selon lui, l'identité alsacienne.
L'ancien sénateur du Bas-Rhin (1992-2010) a également expliqué qu'il avait hésité à abandonner la politique dès 2015, mais qu'il n'en avait alors rien fait car il pensait être le mieux placé pour éviter que la région ne soit conquise par le Front national - dont le candidat était Florian Philippot.
Jeudi lors du congrès de Régions de France, la démission de Philippe Richert était assez largement évoquée en coulisses. D'aucuns ont d'ailleurs estimé que la perspective d'une prochaine remise en jeu de la présidence de l'association avait sans doute contribué au soudain haussement de ton de certains élus décidant de rompre le dialogue engagé avec l'Etat (lire notre article ci-dessous).

 

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