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Transports - Infrastructures de transport : des sénateurs insistent sur le désenclavement des territoires

Au Sénat, des membres de la délégation aux collectivités territoriales pointent les lacunes du rapport de la commission Mobilité 21, dit rapport Duron, qui été remis au gouvernement le 27 juin dernier.

Le 3 juillet, à l'occasion de la présentation d'un rapport d'information sur les infrastructures de transport et les collectivités locales - dont Localtis s'est déjà fait l'écho dans une précédente édition - les sénateurs Jacques Mézard (Cantal) et Rémy Pointereau (Cher) n'ont pas manqué de réagir à un autre rapport publié il y a quelques jours, celui de la commission Mobilité 21, chargée de hiérarchiser les projets d'infrastructures figurant dans le Schéma national des infrastructures de transport (Snit). Selon eux, ce rapport passe complètement à côté d'un problème persistant dans les territoires français, celui de l'accessibilité et du désenclavement territorial. "On ne le répète pas assez mais la fracture territoriale s'accroît depuis quelque temps, a souligné Jacques Mézard. Or le rapport Duron ne propose aucune piste sérieuse pour contrer cette tendance. Il fut une époque où l'aménagement territorial était une priorité ; aujourd'hui une vision technocratique s'impose, dont le rapport Duron porte l'empreinte."

Trains de proximité et itinéraires routiers

Plus sévère encore, son confrère sénateur Rémy Pointereau estime qu'en classant les projets d'infrastructures en fonction de critères environnementaux et socio-économiques, le rapport Duron prend des allures de simple rapport de commissaire aux comptes. La priorité va selon eux à la modernisation des trains d'équilibre des territoires (TET) qui transportent 100.000 voyageurs par jour, soit le tiers des TGV, et "constituent le deuxième réseau ferré national". A leurs yeux, le retour des trains de nuit sur certaines lignes semble essentiel. "Nous défendons par ailleurs l'intérêt d'un axe desservant le centre de la France, notamment le Massif central, car cette zone est actuellement un désert français de la grande vitesse", poursuit Jacques Mézard. Ils préconisent aussi de concentrer les financements attribués aux projets nouveaux sur ce désenclavement des territoires et sur l'égal accès aux infrastructures modernes. "Les programmes de modernisation des itinéraires routiers (PDMI) doivent être remusclés, contribuer à l'accessibilité des territoires et comporter des axes prioritaires comparables à ceux des TET pour le réseau ferré. Les sections routières en cours d'élaboration doivent être achevées et le mécanisme de cofinancement Etat-régions de ces infrastructures doit être clarifié", complète Jacques Mézard.