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Transports - Schéma national des infrastructures de transport : les députés s'impatientent

Le 28 février, un débat en séance publique à l'Assemblée nationale a mis en exergue l'urgence de définir un avenir précis aux projets d'infrastructures de transport.

Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, savait que la séance serait houleuse. Après avoir annoncé le 25 février qu'il allait falloir revoir le projet de canal Seine-Nord Europe, il s'est frotté le 28 février aux remarques et critiques des députés réunis pour débattre des projets inscrits au schéma national des infrastructures de transport (Snit). Un schéma qui, pour l'heure, n'en est pas à l'étape des arbitrages. Le 21 février, la commission Mobilité 21 chargée de hiérarchiser les 245 milliards d'euros de projets inscrits au Snit a franchi un pas en levant le voile sur sa méthodologie et sa grille d'évaluation. "Il fallait hiérarchiser les projets car leurs niveaux de réalisation et de faisabilité étaient trop variés, avec parfois même des projets dénués d'études. Et rendre réaliste et réalisable ce qui, trop longtemps, n'a été qu'effet d'annonce. Comme vous, je m'en remettrai aux conclusions de cette commission et veillerai à leur respect", a prudemment indiqué le ministre.
Et de rappeler également son attachement aux "transports du quotidien". "La priorité du gouvernement est de mettre entre autres l'accent sur de petites opérations ayant des effets directs". André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe de la gauche démocrate et républicaine et membre de la commission Mobilité 21, a demandé à ce que celle-ci puisse "travailler avec éthique et objectivité sur les projets qui nous sont soumis, en totale transparence aussi et sans qu'on nous sorte du chapeau, sans nous prévenir, de nouveaux éléments". Pour Gilles Savary, député PS de la Gironde, "ce Snit est à la fois prodigue et incomplet. Il faut faire le tri en privilégiant les projets qui concernent le plus de monde, en région francilienne par exemple. Et penser aux territoires enclavés". Il préconise également une approche par le biais du financement. La plupart des projets sollicitent en effet les finances des collectivités. "Il faut donc en amont clarifier leur capacité de contribution et que les priorités convergent également pour tirer un meilleur profit des financements européens".
Alors que le projet Seine-Nord Europe entre en eaux troubles, cette question des aides européennes remonte à la surface. A la mi-2014, un appui sera demandé à l'Union européenne pour financer ce projet structurant. Stéphane Demilly, député UDI de la Somme, a confirmé avoir reçu l'assurance que Bruxelles était prête à mettre la main au pot. "Le reporter alors que le projet était bien enclenché est donc risqué." S'il n'est pas question de l'abandonner, Jean-Paul Chanteguet, député PS de l'Indre et président de la commission du développement durable de l'Assemblée, a conclu qu'"heureusement car pour tous, ce serait une catastrophe".