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Handicap - Groupes d'entraide mutuelle : le dispositif est stabilisé

Acteurs peu connus de la politique du handicap, les groupes d'entraide mutuelle (GEM) jouent pourtant un rôle important dans la prise en charge et l'accompagnement des personnes en situation de fragilité en raison de leurs troubles de santé (personnes présentant des troubles psychiques, un traumatisme crânien ou toute autre lésion cérébrale acquise).

"Un collectif de personnes"

Créés par la loi Handicap du 11 février 2005, les GEM ont vu leur rôle précisé par un arrêté de juillet 2011, qui fixe leur cahier des charges (voir notre article ci-contre du 28 juillet 2011). Celui-ci précise que les GEM ne constituent pas des établissements ou services médicosociaux, mais "sont des structures de prévention et de compensation de la restriction de participation à la vie en société". Ils peuvent "se définir comme un collectif de personnes animées d'un même projet d'entraide" et doivent "s'efforcer d'être une passerelle permettant aux personnes qui le fréquentent de retrouver une vie sociale satisfaisante et, le cas échéant, de recourir à des soins et à un accompagnement adaptés".
Depuis 2011 également, les GEM bénéficient d'un financement de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), versé via les agences régionales de santé (ARS). A ce titre, la CNSA assure aussi un rôle d'animation du réseau des GEM et publie un rapport annuel sur l'activité de ces structures.

Une fréquentation d'environ 65 personnes par structure

La dernière édition, que vient de publier la CNSA, couvre l'exercice 2012. Elle montre une stabilisation d'un dispositif qui a connu une rapide montée en charge. Le nombre de GEM financés - soit 373 - reste ainsi identique à celui de 2011. Ils se répartissent en 333 "GEM psychiques" (personnes souffrant de troubles ou de handicaps psychiques) et 40 structures regroupant des personnes cérébro-lésées. En termes d'activité, les 362 GEM ayant répondu au questionnaire de la CNSA ont été fréquentés, en 2012, par 23.679 personnes, soit une moyenne de 65,5 personnes par structure, en très légère diminution par rapport à 2011 (68 personnes). Il s'agit en l'occurrence d'une fréquentation très régulière, puisque 36% des utilisateurs participent plusieurs fois par semaine aux activités de soutien proposées, mais aussi pendant le week-end (plus d'un tiers des GEM sont ouverts le dimanche et 86% le sont ponctuellement le week-end).
Parmi les personnes fréquentant un GEM, on compte 66% d'usagers adhérents (le conventionnement d'un GEM étant subordonné à la création d'une association d'usagers). Le nombre d'adhésions est également stable, avec une moyenne de 44 nouveaux adhérents par GEM en 2012. Les GEM emploient au total 811 animateurs salariés, représentant 544 ETP (avec une moyenne de 1,5 ETP par GEM).

Un financement de 72.400 euros par GEM

En termes financiers, le montant moyen du financement par GEM est de 72.373 euros, un chiffre identique à celui de 2011 et quasi stable depuis 2009. Les subventions de la CNSA via les ARS représentent 90% des ressources des GEM. Rapporté au nombre d'habitants, ce montant moyen de financement connaît des écarts significatifs selon les régions. Il va ainsi de 0,38 à 1,81 euro par habitant de 20 à 59 ans. Les régions les mieux dotées en la matière sont le Limousin, la Franche-Comté, la Corse et la Basse-Normandie.