Transports - Gestion des gares : l'Autorité de la concurrence appelle à une réduction du poids de la SNCF
Le poids de la SNCF dans la gestion des gares françaises doit être réduit afin de mieux assurer l'ouverture à la concurrence et l'arrivée de nouveaux opérateurs à côté de la compagnie ferroviaire publique, a estimé l'Autorité de la concurrence ce 3 octobre. Dans cet avis, demandé par le gouvernement qui prépare un projet de décret relatif aux gares de voyageurs, l'Autorité de la concurrence juge que "l'autonomie de la direction en charge de la gestion des gares au sein de la SNCF doit être a minima renforcée par de réelles garanties de séparation fonctionnelle". Elle recommande aussi que le rôle de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), créée fin 2010, soit renforcé.
Le trafic ferroviaire international de voyageurs dans l'Union européenne est ouvert à la concurrence depuis début 2010. Cela devrait se traduire concrètement en France par l'ouverture d'une liaison de nuit entre Paris et Venise qui sera assurée à partir de décembre 2011 par le groupe français Veolia Transdev et l'italien Trenitalia. Pour que ces concurrents de la SNCF aient accès aux gares dans des conditions satisfaisantes, il faut réduire le poids de l'opérateur historique sur sa branche "Gare et connexions", qui prend en charge depuis janvier 2010 l'ensemble des 3.026 gares en France, estime l'Autorité de la concurrence. La nomination et la révocation du directeur de cette entité, aujourd'hui du ressort de la SNCF, devrait se faire par décret, préconise l'Autorité. Elle estime aussi que ce directeur devrait avoir des pouvoirs plus larges en termes d'investissements et de gestion du patrimoine des gares. Dans un second avis, l'Autorité pense également qu'il est important d'accroître l'indépendance financière de "Gares et connexions".