Mobilité - Transformation des gares : une année riche en projets
Le 13 avril, l'entité Gares & Connexions a dressé le bilan de sa première année d'activité. Sa directrice, Sophie Boissard, a annoncé à l'occasion que cette branche du groupe SNCF consacrera près de 5 milliards d'euros sur douze ans à la rénovation et la dynamisation des gares françaises. Pour ce faire, cette entité travaille en étroit partenariat avec les collectivités locales. Elle a calibré en conséquence son organisation : au niveau territorial, huit agences couvrant l'ensemble des régions. A l'image de l'entité mère, chacune d'elles agit sur trois volets : l'exploitation des gares (travail avec les transporteurs), leur développement et le pilotage du changement. Un changement qui va notamment prendre forme à travers les services et commerces mis à disposition des voyageurs. Ainsi, comme l'a préconisé la sénatrice Fabienne Keller dans son rapport sur les gares, des projets mêlant activités tertiaires (bureaux, centres d'affaires) et commerciales vont y être relancées. Trois appels à projets, dont l'un à destination des professionnels de santé, viennent ainsi d'être lancés.
Outre l'arrivée de nouveaux opérateurs ferroviaires et l'implantation de nouvelles activités, cette filiale concentre aussi ses efforts sur le développement de gares plus multimodales qu'auparavant. A son actif, la filiale a déjà entamé dans ce sens de petits travaux d'aménagement et de facilitation d'accès dans une centaine de gares. A Bordeaux et Aix-en-Provence, les accès parking et vélo des gares ont par exemple été améliorés. La filiale met par ailleurs en avant trois gares fraîchement inaugurées et qui ont su changer leurs habitudes : celle de Dijon, où un espace de vente intermodal dynamise la politique mobilité, celle du Mans tournée vers l'accessibilité aux handicapés, et celle de Caen qui facilite les échanges entre le train, les bus de la gare routière, les taxis ou vélos des stations existantes et le parking.
"Ouvrir davantage la gare sur la ville" est également l'objectif visé dans le cadre des travaux menés dans les grandes gares parisiennes. Que ce soit sur le parvis de Saint-Lazare, dans la cour des taxis de la gare du Nord ou sur l'ensemble de la gare de Lyon, des travaux d'aménagement débutent ou se poursuivent. Requalifier les abords de ces gares pour mieux les insérer dans le tissu des transports urbains est parfois nécessaire : à Montpellier, la gare Saint-Roch sera dans ce sens rénovée d'ici 2013. Souvent, il s'agit aussi de faire face à un trafic en pleine croissance. Estimée à 66% d'ici 2020 à Grenoble, son augmentation est toute aussi marquée à Rennes, qui accueillera 20 millions de voyageurs par an en 2020, contre 10 millions aujourd'hui. Enfin, le projet d'un label "gare écologique" fait son chemin. A ce titre, les travaux entamés jusqu'à fin 2011 sur la gare de Besançon Franche-Comté, sur la future ligne du TGV Rhin-Rhône, devront permettre de créer un site faisant référence en la matière, tant en termes d'intermodalité offerte que de sobriété énergétique du bâtiment.
Morgan Boëdec / Victoires-Editions
