Infrastructures - Frédéric Cuvillier a notifié le plan de relance autoroutier à Bruxelles
Le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier a rencontré vendredi 16 mai à Bruxelles le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia afin de lui notifier le plan de relance autoroutier de 3,6 milliards d'euros. Ce plan qui a fait l'objet d'un accord avec les sociétés autoroutières à l'automne dernier a nécessité rpès de deux ans de négociation. Il porte sur une vingtaine d’opérations, "à la charge exclusive des concessionnaires autoroutiers", précise le secrétariat d'Etat, dans un communiqué. Il vise à "adapter les infrastructures aux évolutions du trafic et donc à le fluidifier, à améliorer la sécurité des usagers ou encore à réaliser des travaux de mise aux normes environnementales".
Cette question figurait au premier rang des points sur lesquels le Fédération nationale des travaux publics (FNTP), qui tenait son forum, jeudi, attendait des réponses fermes du gouvernement (voir ci-contre notre article du 13 mai). En contrepartie des efforts des sociétés d'autoroutes, les concessions doivent être prolongées de trois ans en moyenne. Mais cet allongement doit être validé par la Commission européenne, d'où cette notification de la France. "Je vois mal comment les concessionnaires, qui paient déjà la redevance domaniale participeraient à un effort supplémentaire sans contrepartie", avaitdéclaré le président de la FNTP Bruno Cavagné, mercredi, demandant à Ségolène Royal, la ministre de tutelle de Frédéric Cuvillier, de prendre une "décision politique". "A ce jour, on a toujours des allers et retours avec la Commission sans qu'on ait avancé", avait-il fustigé.
Le secrétariat d'Etat aux Transports rappelle que "55% des travaux seront réalisés par des PME et PMI non liées aux groupes autoroutiers" et espère de ce plan la création de "15.000 emplois". Ce qui constituerait ne bouffée d'oxygène alors que le secteur des travaux publics s'attend à une perte de 12.000 emplois cette année.
Face à l'inquiétude que suscite la baisse annoncée des dotations aux collectivités pour les trois prochaines années, la ministre de l'Ecologie a appelé les collectivités, jeudi, lors du Forum des travaux publics, "à ne pas ralentir leurs investissements". Elle a rappelé que l'amélioration des réseaux d'eau potable sont éligibles à l'enveloppe de 20 milliards d'euros de prêts sur fonds d'épargne mis en place par la Caisse des Dépôts en 2013 et souligné, plus largement, le besoin de rénovation des réseaux d'infrastructures : train, fret ferroviaire, transports urbains, eau, électricité, et très haut débit.
La ministre a indiqué que le gouvernement souhaitait "accélérer la signature des contrats de plan Etat-régions" aujourd'hui suspendus à l'avenir de l'écotaxe poids lourds. Ségolène Royal s'est félicitée enfin des perspectives offertes par la loi sur la transition énergétique. Celle-ci mobilisera de nouveaux moyens de financement qui seront définis par la prochaine conférence bancaire et financière. Elle a également souhaité qu'un "fonds pour les économies d'énergie et en faveur de la croissance verte" soit mis en place et que les actions de la Banque publique d'investissement, qu'elle présidait avant d'entrer au gouvernement, "montent en puissance". "Nous allons mobiliser ces moyens pour que vous ayez des perspectives claires et surtout que les collectivités territoriales puissent être sécurisées dans le financement des travaux qu'elles vont lancer", a déclaré la ministre.