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Emploi - France Initiative se lance dans l'épargne salariale solidaire

En 2010, France Initiative a financé 16.960 projets de créations ou de reprises d'entreprises, un chiffre en progression de 13%. Cette année, le réseau se donne un nouveau défi en se lançant dans l'épargne salariale solidaire.

Soutenir un peu plus les projets jugés "remarquables". C'est l'idée de base qui a amené le réseau France Initiative à se lancer dans l'épargne salariale solidaire. Louis Schweitzer, qui vient d'être nommé président du réseau, a annoncé ce nouvel axe de développement à l'occasion de la présentation du bilan de l'année 2010 le 5 mai 2011. "L'assemblée générale a approuvé le principe à l'unanimité", a-t-il souligné. Un principe qui consiste à faire appel à l'épargne salariale pour soutenir des projets solidaires, "porteurs d'une économie remarquable", a précisé Edouard de Penguilly, vice-président de France Initiative. "L'idée est que les entreprises qui vont se créer via ces fonds soient innovantes au sens économique, social, sociétal, environnemental", a ainsi détaillé Edouard de Penguilly, précisant que les projets qui seront soutenus de la sorte seront choisis à partir des propositions des plateformes régionales de France Initiative, par un comité de pilotage national. Des projets qui, au-delà des prêts d'honneur proposés par le réseau (8.000 euros en moyenne), bénéficieront de prêts supplémentaires autour de 15.000 euros, en moyenne, de la part de la structure nationale, et la même somme de la part de la plateforme à l'origine du projet. "Les plateformes ont un coup de coeur, alors on donne à ce projet un coup de pouce supplémentaire", a expliqué pour sa part Jean-Pierre Worms, vice-président de France Initiative. Au départ, aucune grille de critères ne sera utilisée pour sélectionner ces projets "remarquables". "Ca se construira par l'exemple", a expliqué Louis Schweitzer. Et des exemples, le réseau n'en manque pas, comme cette entreprise créée par un informaticien pour mesurer la rentabilité d'un équipement photovoltaïque avant son installation (mesure de la surface, orientation de la maison, etc.). Autre exemple de projet remarquable, selon les termes du réseau : un créateur de baskets qui conçoit sa chaîne de production, qui est réalisée en France, en répondant aux problématiques de responsabilité sociale et sociétale. Les objectifs du réseau sont ambitieux mais raisonnables. France Initiative espère ainsi représenter 10% de la masse des fonds disponibles en matière d'épargne salariale solidaire, soit 20 millions d'euros par an sur les cinq prochaines années. Et ce développement pourrait démarrer dès le mois de juin.

16.960 projets de créations ou de reprises d'entreprises financés

Outre cet axe de développement, le réseau France Initiative a présenté son bilan pour l'année 2010. 16.960 projets de créations ou de reprises d'entreprises ont été financés, soit une augmentation de 13% par rapport à 2009. Des projets qui ont généré ou maintenu 37.134 emplois dès la création ou la reprise de l'entreprise. Si en 2008, le réseau a vu son activité ralentir, la courbe redevient croissante dès 2009. "En 2008, il y a eu un creux, mais on croît un peu plus vite que ce qu'on imaginait", a souligné Louis Schweitzer, qui constate toutefois qu'"on ne converge pas encore vers l'objectif". Le réseau souhaite doubler son activité entre 2007 et 2013, soit soutenir 24.000 projets en 2013, contre 12.200 en 2006. Mais si l'objectif reste encore difficile à atteindre, le nouveau président n'a pas manqué de souligner les points très positifs du réseau : le coût d'un emploi qui, avec 1.231 euros, reste très inférieur au coût d'autres dispositifs publics, et la pérennité à trois ans des entreprises soutenues, qui s'élève à 98%, "20 points de plus que la moyenne au niveau national". Côté financeurs, on retrouve les mêmes acteurs dans les mêmes proportions. Les collectivités territoriales arrivent en tête. Elles financent 51% du fonds de prêts d'honneur et 47% du budget d'accompagnement des créateurs d'entreprises.