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Sports - Euro 2016 : les villes-hôtes ont fait leurs comptes

Article initialement publié le 6 décembre 2016

Quelques mois après l'Euro 2016 de football, l'UEFA a fait ses comptes. Entre les recettes de parrainage, la billetterie des matchs et les droits de diffusion télévisuels, la confédération européenne de football a encaissé 1,932 milliard d'euros. De leur côté, les dix villes-hôtes du tournoi organisé en France ont également mis leur bilan sur la table. Un bilan globalement positif.
Spectateurs au stade, visiteurs dans les fans-zones, taux d'occupation des hôtels… les chiffres sont arrivés au compte-gouttes, de la mi-juillet jusqu'aux premiers jours de novembre. Et s'ils ne recoupent pas systématiquement le même périmètre, chaque ville-hôte est aujourd'hui en état de présenter un premier état des lieux quatre mois après l'événement.

Des fans-zones moins remplies que prévu

2,5 millions de spectateurs ont assisté aux 51 matchs de la compétition dans les stades, pour un taux de remplissage moyen dépassant les 90%. Quant aux dix fans-zones, elles ont accueilli plus de quatre millions de visiteurs en un mois. D'une manière générale, la fréquentation des fans-zones partout a été nettement en deçà des prévisions du Centre de droit et d'économie du sport de Limoges (CDES). Dans une étude réalisée avant l'évènement à la demande de l'UEFA, organisateur de l'Euro 2016, il tablait en effet sur 6,5 millions de spectateurs en fans-zones. Les 195 millions d'euros espérés au titre des dépenses des seuls spectateurs étrangers dans ces fans-zones ne seront sans doute pas au rendez-vous…
Sans surprise, la fan-zone de Paris arrive en tête du bilan, avec 1.216.000 visiteurs cumulés sur l’ensemble de la compétition. Marseille arrive en deuxième position avec 750.000 personnes au sein de la fan-zone des plages du Prado, suivie de Bordeaux (598.000 personnes), Lille (430.000) et Lyon (407.803 personnes). Nice, avec 175.000 spectateurs accueillis en fan-zone et Saint-Etienne (151.000) ferment la marche.
Plus globalement, les estimations du nombre de visiteurs demeurent un exercice difficile à réaliser, y compris en étant au plus près de la réalité locale. Ainsi l'agence d'attractivité So Toulouse estime que la Ville rose a attiré entre 70.000 et 95.000 visiteurs étrangers, soit une variation de 35%...

Les hôtels font flamber leurs prix

Côté hôtellerie, selon le cabinet MKG, spécialiste du secteur, le bilan de la fréquentation est positif, mais contrasté et paradoxal. Contrasté car si six des villes-hôtes ont connu une augmentation de la fréquentation, trois d'entre elles ont connu des baisses : Paris (-12,2%), Nice (-6,8%) et Marseille (-3,4%) par rapport à la même période en 2015. Les meilleures performances en termes de fréquentation hôtelière étant enregistrées à Saint-Etienne (+14,6%) et Lens (+11,5%).
Le bilan est également paradoxal car, malgré des chiffres de fréquentation négatifs dans les villes les plus touristiques, l'évolution du chiffre d'affaires, comparé à celui de juin 2015, est très largement positif. Cette hausse du chiffre d'affaires allant de +76,1% à Saint-Etienne, +70,6% à Lille ou encore +70,4% à Lens, jusqu'à +11,6% à Bordeaux et +9% à Nice. Seule Paris a reculé (-7,6%). L'explication de ce paradoxe est simple, elle tient à une augmentation vertigineuse des tarifs hôteliers durant l'Euro 2016 : +35% en moyenne, avec un pic à +58,5% à Lille.
L'hôtellerie n'a pas été le seul secteur économique à bénéficier de l'Euro 2016. Selon Fouziya Bouzerda, adjointe au maire de Lyon chargée du commerce, de l’artisanat et du développement économique, le bilan est également positif pour la restauration qui, selon les quartiers de la ville, a connu des progressions d’activité entre 20 et 50% par rapport à l’année précédente. A Bordeaux, selon un communiqué de la mairie, 48% des commerçants ont enregistré une hausse de la fréquentation de leur établissement pendant la compétition. Cafés, hôtels et restaurants étant les plus nombreux à constater cette tendance.

Les boissons, premier poste de dépenses

Même constat dans les Hauts-de-France, où bars et restaurants ont affiché complet, tandis que les autres commerces ne profitaient pas de l'aubaine. Une conclusion qui revient du côté de Saint-Etienne où les retombées concernant les activités périphériques au football durant l’événement (musées, etc.) ont été plus faibles que prévu. A Bordeaux, on note aussi une baisse de fréquentation notable des principaux musées sur la période. Tandis qu'à Toulouse, on souligne que "des produits touristiques lancés à l’occasion de l’Euro (Pass Euro, visites guidées) […] n’ont pas trouvé leur public".
Il est enfin à noter que Saint-Etienne est la seule ville-hôte à avoir fait plancher un cabinet d'études spécialisé pour évaluer précisément l'incidence de l'Euro 2016. Rendu public en novembre, ce travail fait état de 45,1 millions d'euros de retombées économiques, soit plus de 17 fois la dépense de 2,6 millions d'euros engagée par la collectivité… si l'on omet les 75 millions de travaux de rénovation du stade Geoffroy-Guichard. Pour rappel, le CDES avait estimé à 77 millions d'euros l'impact économique de l'Euro 2016 pour Saint-Etienne.
Cette étude menée à Saint-Etienne nous apprend en outre que l'hébergement, malgré les 7 millions d'euros dépensés, n'est pas le premier poste de dépenses des supporteurs de football en voyage dans le Forez. La palme revient au budget… boissons, qui a représenté 15 millions d'euros de retombées à Saint-Etienne.
 

 

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