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Environnement - Energies renouvelables : un colloque invite à plus de coordination territoriale

Lors d'un colloque sur les énergies renouvelables (ENR) organisé le 25 juin au Sénat par Ladislas Poniatowski, sénateur de l'Eure, une table ronde s'est concentrée sur l'importance d'une meilleure planification territoriale de leur développement et sur la nécessité de dépasser les "facteurs limitants", selon les termes d'Adrien Zeller, président de la région Alsace. Soit en premier lieu le cadre juridique : le projet de décret visant à soumettre les éoliennes au classement des installations classées pour l'environnement (ICPE) a été ainsi pointé du doigt par le député européen Claude Turnes, rapporteur de la directive européenne sur les ENR. Selon lui, cette création d'un régime intermédiaire paraît "en contradiction avec les objectifs de la directive ENR, que soutient pourtant le ministre Jean-Louis Borloo. La France n'a pas besoin de ce type d'instrument limitatif mais plutôt d'intégrer sa part de production éolienne dans un système mieux calibré, afin d'éviter d'importer en période de pointe de l'électricité issue du charbon allemand". Au sujet de cette directive fixant un objectif de 23% d'ENR d'ici à 2020, Arthouros Zervos, président de l'association européenne des ENR, a noté qu'étant assortie d'objectifs contraignants, elle aura pour effet de tirer en avant les pays européens qui, à l'instar du sien (la Grèce), ont pris du retard en la matière. Il est aussi à noter que le choix du siège de l'Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), une structure ayant suscité un net enthousiasme et dont les membres sont désormais 110, sera décidé le 29 juin. Il se trouvera soit à Bonn, soit à Vienne, soit à Abu Dhabi.

Concernant le photovoltaïque, le levier de développement qu'est le régime tarifaire, en pleine mutation, a suscité des débats : la création d'un tarif spécifique de 45 centimes d'euros/kWh, auquel vont être éligibles les entreprises intégrant à leur bâti des panneaux photovoltaïques, ou de 55 centimes dans certains cas précis, s'accompagne encore de zones d'ombre qu'il convient de dissiper. Pour ce faire, une commission d'experts chargée d'examiner ces demandes de tarifs spécifiques se constitue. L'Ademe se propose de l'appuyer.

Jean-Claude Lenoir, député de l'Orne ayant piloté dans le cadre du Grenelle le comité opérationnel sur les ENR, a quant à lui souligné que "maintenant que l'élan est donné par la loi Grenelle 1, il reste à passer à l'action et aux mesures importantes via le Grenelle 2". Les collectivités constitueront leur terrain d'application et "l'échelon où le citoyen est le mieux guidé et impliqué". "Entre les régions qui se bougent et celles qui ne font rien, il y a aussi un facteur 4", a souri Adrien Zeller, de retour d'un voyage en Corée du Sud, où il a pu observer l'impact de la croissance verte. "Cette croissance verte, nous la voulons tous mais le principal 'facteur limitant' reste le manque de fonds propres pour des investissements au niveau régional. C'est territoire par territoire que les marges de progrès et le potentiel d'innovation sont à passer au crible. Et la région doit être chef de file pour fédérer les projets et initiatives, structurer les filières et développer la formation", a-t-il ajouté. Parmi les ENR, plusieurs intervenants ont mis en avant le potentiel de développement de la biomasse et de l'efficacité énergétique, deux secteurs que le développement de l'éolien et du solaire ne doivent pas éclipser.

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions