En 2021, le nombre de demandeurs d'asile a progressé de 7%, mais reste nettement inférieur à celui de 2019

Après une année atypique sous l'effet de la crise sanitaire, 2021 connaît une hausse de 7% des demandes d'asile, mais reste encore 22% en dessous de 2019, selon le bilan de l'Ofpra. Le premier pays d'origine reste l'Afghanistan. Suivent la Côte d'Ivoire, le Bangladesh, la Guinée et la Turquie. L'activité de l'Ofpra a progressé ce qui, conjugué à la baisse des demandes, a permis un traitement plus rapide des dossiers en attente.

L'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, publie les premiers chiffres de la demande d'asile en 2021. Cette année succède à une période très atypique. Sous l'effet de la crise sanitaire, 2020 avait en effet connu, après plusieurs années consécutives de hausse, une chute de 28% des demandes d'asile par rapport à l'année précédente, avec un total de 95.600 demandes d'asile (mineurs inclus), dont 86.620 premières demandes et 8.830 des demandes de réexamen. Avec environ 103.000 demandes d'asile (mineurs compris), l'année 2021 connaît donc une hausse de 7%, mais reste encore très en-deçà des 132.829 demandes enregistrées (-22,5%) en 2019.

L'Afghanistan reste le premier pays d'origine

Les 103.000 demandes d'asile déposées se répartissent en 89.000 premières demandes et 13.900 demandes de réexamen. Comme chaque année, ce chiffre n'inclut pas les demandes d'asile enregistrées en préfecture et placées en procédure dite "Dublin". Pour mémoire, l'examen des demandes d'asile des personnes dites "dublinées" relève d'un autre pays que la France (généralement celui par lequel la personne est entrée ou celui qui lui a accordé un visa ou un titre de séjour). Dans ces conditions, l'Ofpra ne peut légalement pas être saisi. En revanche, le nombre de 103.000 demandes déposées inclut celles émanant de personnes qui relevaient initialement de la procédure "Dublin", mais ont finalement été admises à introduire une demande d'asile en France, soit pour des raisons humanitaires, soit parce que leur transfert vers l'Etat responsable n'a pas pu être assuré.

Avec 12.500 demandes, le premier pays d'origine des demandeurs d'asile reste l'Afghanistan, qui occupe ce rang depuis 2018. En 2021, le nombre de demandeurs issus de ce pays a été accru par la chute de Kaboul en août 2021. L'Ofpra explique ainsi que "les opérations d'évacuation d'Afghans - agents de droit local ayant collaboré avec les autorités françaises et autres personnes particulièrement menacées - dans le contexte de la prise du pouvoir par les talibans ont accentué cette prééminence". Les quatre pays suivants en termes de nationalité d'origine des demandeurs d'asile sont la Côte d'Ivoire, 5.300 premières demandes, le Bangladesh, 5.100, la Guinée, 4.600 et la Turquie avec 4.500 demandes.

Amélioration des délais et du stock de dossiers

En 2021, l'activité de l'Ofpra a progressé beaucoup plus rapidement que le nombre de demandes d'asile. Le nombre de décisions rendues l'an dernier a ainsi atteint 140.000, ce qui correspond à une hausse de 55% par rapport à l'année 2020. Celle-ci est toutefois assez peu significative, dans la mesure où 2020 a été une année hors norme, avec les très fortes perturbations engendrées par les confinements. Mais le nombre de décisions rendues en 2021 est également en hausse de 16% sur celui de 2019, qui s'élevait à 120.800. Cette progression s'explique par la moindre pression des nouvelles demandes, mais aussi par le renforcement conséquent des moyens dont l'Ofpra a bénéficié pour tendre vers l'objectif du délai de six mois pour les traitements de demande d'asile.

Cette croissance de l'activité a aussi permis de réduire très fortement le nombre de demandes en instance. Celles-ci sont en effet passées de près de 90.000 à la fin de l'année 2020 à 49.500 à la fin de l'an dernier. Là aussi, cette baisse du "stock" de demandes de 45% s'explique, pour une bonne part, par le caractère exceptionnel de l'année 2020. Conséquence : le délai moyen de traitement des demandes a été ramené à 8,6 mois. L'Ofpra estime en outre que "la réduction et le rajeunissement du stock de dossiers en instance permettent d'anticiper une baisse rapide de celui-ci en 2022". L'Office met également en avant  la "forte reprise" de ses actions extérieures, avec 80 missions de protection menées l'an dernier hors les murs du siège de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Sur ce total, 50 missions d'instruction se sont déroulées en France métropolitaine (Bordeaux, Lille, Lyon, Metz, Strasbourg...) et outre-mer, "avec une attention particulière portée à Mayotte où l'Ofpra s'est rendu à six reprises". De même, 30 missions ont été accueillies à l'étranger : 21 missions de réinstallation (Egypte, Jordanie, Liban, Rwanda, Cameroun...) et 9 missions de relocalisation (Grèce et Italie). Enfin, le taux de protection (pourcentage des décisions de protection accordées aux demandeurs d'asile, rapporté à l'ensemble des décisions rendues) a progressé de deux points l'an dernier, pour atteindre 25,7%.

 

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