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Création - En 2016, les collectivités ont apporté une aide record de 64 millions d'euros au cinéma et à l'audiovisuel

Le Ciclic (Livre, image et culture numérique en Centre-Val de Loire) et le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) mettent en ligne le "Panorama des interventions 2016". Depuis 1991, le Ciclic recense en effet l'ensemble des aides et des règlements proposés par les collectivités territoriales françaises (régions, départements, métropole et villes) en faveur de la création cinématographique et audiovisuelle. Le bilan de l'année 2016 recense au total 1.617 aides de nature diverses, apportées par 35 collectivités : 17 régions, 14 départements, deux métropoles (Strasbourg et Aix-Marseille-Provence / Conseil de territoire Istres-Ouest Provence), une ville (Paris) et la structure privée Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.

Le redécoupage des régions n'a pas modifié les aides

La réforme territoriale entrée en vigueur le 1er janvier 2016 - avec la réduction du nombre de régions - n'a manifestement pas entamé l'engagement de ces dernières en faveur du cinéma. Plus largement, les craintes exprimées par le Ciclic lors du précédent bilan portant sur l'année 2015 - redécoupage des régions, mais aussi baisse des investissements, spécialisation des fonds, recul du nombre de collectivités engagées dont notamment les départements - ne se sont pas concrétisées.
L'investissement global des collectivités en faveur du cinéma est en effet de 63,89 millions d'euros, supérieur de 4,9% à celui de 2015 (qui avait déjà vu une progression de 5%), "soit le niveau le plus élevé jamais atteint par l'ensemble des collectivités territoriales françaises en matière de soutien au cinéma et à l'audiovisuel". Sur ce total, 37,4 millions d'euros (916 aides) sont allés au cinéma et 26,5 millions à l'audiovisuel (701 aides).
Si les régions maintiennent globalement leurs financements, malgré la diminution de leur nombre, la situation est beaucoup plus contrastée pour les départements. Sur les quatorze départements concernés, sept affichent une baisse des aides, six ne connaissent pas d'évolution et un seul présente une hausse. Les six départements en baisse sont la Charente-Maritime (-5%), le Lot-et-Garonne (-30%), les Alpes-Maritimes (-33%), les Côtes-d'Armor (-44%), l'Aude (-56%) et la Dordogne (-69%). Si un département supplémentaire (la Drôme) s'est engagé dans l'aide au cinéma en 2016, deux ont décidé au contraire de supprimer leurs financements (Vienne et Pyrénées-Atlantiques).

Régions en hausse, départements en baisse

Au final, sur les 34 collectivités concernées, treize affichent une baisse de leurs crédits, onze une stabilité et dix une hausse. L'étude relève que "si cet apport supplémentaire est bien réel en valeur absolue (près de trois millions d'euros en un an), il ne représente donc pas le résultat d'un effort collectif partagé par l'ensemble des collectivités mais il est plutôt le fait de trois régions - l'Ile de France, la Réunion et les Hauts-de-France - ayant particulièrement augmenté cette année leur fonds et représentant une hausse cumulée de leurs crédits de 4.784.651 euros".
L'étude estime donc que "les collectivités territoriales ont adressé en 2016 des signaux plutôt positifs en matière de soutien public accordé au cinéma et à l'audiovisuel". Alors que se profile la signature d'une nouvelle génération de conventions triennales entre les collectivités territoriales et le CNC et que certaines régions nouvelles réfléchissent à leurs modalités d'intervention et de soutien des œuvres, l'étude estime qu'"il y a fort à parier que l'année 2017 ne sera pas une simple année de transition mais bien une année marquante dans l'histoire des fonds d'aides territoriaux où chacun des exécutifs en place, y compris au sein des départements et des nouvelles métropoles, affirmera ses choix et ses ambitions politiques en matière de soutien au cinéma et à l'audiovisuel".