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Culture - Les investissements des régions dans le cinéma ont reculé d'un quart en 2014

Le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) publie son étude sur "La production cinématographique en 2014", qui dresse le bilan de l'ensemble des films agréés l'an dernier. De façon globale, l'étude relève que "malgré un contexte économique difficile, la production cinématographique française reste dynamique avec 203 films produits en 2014 (-6 films), soit le même niveau qu'en 2010".

Une concentration sur les films à moyen budget

Mais ce maintien du volume de production recouvre toutefois une forte baisse du montant des investissements dans les films "d'initiative française". Ceux-ci sont en effet en baisse de 21,7% par rapport à 2013, pour atteindre un total de 799,2 millions d'euros. Cette forte diminution s'explique notamment par le recul des investissements étrangers dans le cinéma français (-47,6%) et de ceux des distributeurs (-27%) et des exportateurs (-59%).
Il s'explique aussi par une tendance à la concentration sur les films à moyen budget (de 2 à 7 millions d'euros), dont le nombre est passé l'an dernier de 75 à 86. A l'inverse, le nombre de productions à gros budget (plus de 15 millions d'euros) s'est effondré, passant de douze en 2013 à trois en 2014, et celui des films à petit budget (moins de 2 millions d'euros) a reculé de 86 à 81 unités. Pour le CNC, "cette tendance confirme un phénomène de contraction économique mais aussi d'autorégulation du secteur".

Une aide modeste, mais utile pour les premiers ou deuxièmes films

Dans ce contexte mitigé, l'investissement des collectivités territoriales - à 95% les régions - dans la production cinématographique marque, lui aussi, très nettement le pas. Ces aides se sont élevées, l'an dernier, à 16,04 millions d'euros, contre 21,56 en 2013, soit un recul d'environ 26% et le montant le plus faible depuis 2007. Si on ajoute le cas particulier de Rhône-Alpes Cinéma (RAC), structure juridiquement distincte de la région, le total des investissements passe de 24,96 à 19,14 millions d'euros (-23%).
Ces aides des collectivités ont bénéficié l'an dernier à 80 films, au lieu de 96 en 2013 (91 et 104 films, en tenant compte de Rhône-Alpes Cinéma). Les films aidés par les collectivités présentent un devis moyen de 3,07 millions d'euros (3,31 millions d'euros en 2013). En moyenne, les aides apportées couvrent 6,5% des budgets des films concernés, contre 6,8% en 2013. Si l'apport est relativement modeste, il bénéficie souvent à des premiers films (23 en 2014, contre 38 en 2013) ou à des deuxièmes films (18 contre 20).
Avec 23 films aidés en 2014 - pour un total de 7,08 millions d'euros - l'Ile-de-France reste, de très loin, la première région en matière de soutien à la production cinématographique. Viennent ensuite Rhône-Alpes et sa structure d'investissement RAC (12 films et 3,1 millions), Paca (14 films et 2 millions), Aquitaine (8 films et 1,19 million), Bretagne (7 films et 0,76 million) et Limousin (7 films et 0,73 million). A noter : deux départements (Aude et Dordogne) et une intercommunalité (Ouest Provence) ont également contribué chacun à la production d'un film, mais pour des montants très modestes.