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Culture - Le CNC dresse le portrait du cinéma sur les territoires

Le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) publie, dans ses "Dossiers", une nouvelle édition de "La géographie du cinéma". Cette somme statistique de plus de 120 pages, proposant des données de 2012, dresse un tableau complet et riche d'enseignements sur les réalités territoriales du 7e art. On y trouve ainsi une géographie de l'exploitation par ville, agglomération, département et région : nombre de salles, nombre d'écrans, fréquentation, recettes...
On y découvre notamment que les cinq plus forts taux de fauteuils par habitant sont l'apanage de villes moyennes, respectivement Bourg-en-Bresse, Carcassonne, Cherbourg-Octeville, La Roche-sur-Yon et Chalon-sur-Saône. Paris reste néanmoins la capitale du cinéma, avec un parc unique au monde de 86 établissements regroupant 373 écrans. Les salles parisiennes réalisent 27,3 millions d'entrées, soit 13,4% de la fréquentation nationale (pour 3,3% de la population). Paris présente également un taux d'occupation des fauteuils (20,1%) supérieur à la moyenne du territoire (15,1%).

Pourquoi de tels écarts de prix ?

Si l'on raisonne par département, il apparaît que 13 départements concentrent le tiers des salles. De façon logique, les chiffres sont étroitement corrélés à ceux de la population. En dehors de Paris, les départements comptant le plus de salles sont ainsi le Rhône, le Nord, la Gironde et les Bouches-du-Rhône. A l'inverse, on trouve chez les moins bien dotés la Creuse, l'Ariège, la Meuse, la Haute-Corse et la Lozère (qui compte six écrans). De même, le taux d'occupation des fauteuils varie fortement selon les départements, puisqu'il va de 8,9% dans les Hautes-Pyrénées à 22,5% en Haute-Corse.
Malgré le développement des chaînes, le prix des places est également loin d'être uniforme sur tout le territoire, puisque la recette moyenne par entrée va de 4,97 euros dans le Gers et 5,0 euros dans la Meuse à 7,26 euros dans les Bouches-du-Rhône et 7,40 euros en Corse-du-Sud. Elargissement géographique oblige, ces écarts se retrouvent - mais de façon plus atténuée - dans les chiffres par région. L'étude relève au passage que 16 des 22 régions françaises soutiennent financièrement leurs salles de cinéma, pour un montant total de 12,8 millions d'euros. L'Ile-de-France arrive en tête de ces aides (34,8% des subventions accordées), devant les régions Rhône-Alpes (16,8%) et Bretagne (13,7%).

92 % des écrans équipés en numérique

Mais cette cartographie minutieuse des différents niveaux de territoire est bien loin d'épuiser le sujet. Le dossier du CNC propose en effet plusieurs autres études complémentaires. C'est le cas du retour sur dix ans d'évolution du parc de salles de cinéma (avec 255 écrans de plus en dix ans, dont 43 établissements et 137 écrans ouverts en 2012) ou d'un focus sur les établissements classés Art et Essai (qui réalisent plus de 28% de la fréquentation totale).
Autres chapitres à ne pas manquer : ceux consacrés à l'équipement des établissements pour la projection numérique (avec près de 92% des écrans équipés en numérique à la fin de 2012), aux résultats régionaux des films, au public régional du cinéma en 2012 (une série de monographies sur les régions) ou aux pratiques cinématographiques des Français en 2013 (résultats tirés de l'enquête PubliXiné).

Jean-Noël Escudié / PCA

Le cinéma s'invite au conseil des ministres

Aurélie Filippetti a présenté, en Conseil des ministres du 23 octobre 2013,  une communication relative à la politique en faveur du cinéma. La ministre de la Culture et de la Communication a souligné les bons résultats de la France en la matière, en termes de production comme de fréquentation. Elle a également rappelé qu'"une étape historique vient d'être franchie" avec la conclusion par les partenaires sociaux, le 7 octobre, d'un avenant à la convention collective du 19 janvier 2012, laborieusement négocié, mais "qui accordera des droits aux salariés sans remettre en cause la diversité culturelle". La ministre a également affirmé que, dans un contexte de vive concurrence entre pays, "il faut veiller à la compétitivité des crédits d'impôts français pour une meilleure contribution au développement de l'emploi en France". Aurélie Filippetti a notamment affirmé que "l'effort réalisé en 2013 sera poursuivi en 2014". L'usage du futur est toutefois superflu, puisque les députés viennent de voter un amendement au projet de loi de finances pour 2014 qui double le plafond de la déduction fiscale pour les tournages étrangers en France (voir notre article ci-contre du 21 octobre 2013).

JNE